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Méditation du cinquième dimanche de Pâques: " Moi, je suis la vraie vigne"

Le Père jésuite Adrien Lentiampa nous introduit à la méditation avec les lectures du cinquième dimanche de Pâques de l'année B.

Bien Chers Frères et Sœurs,

Le dimanche passé, l’évangile nous avait présenté le Christ sous les traits du Bon-Pasteur. Aujourd’hui, le Seigneur se présente en nous sous l’image de la vigne, voulant nous associer à lui comme ses sarments, pour que nous donnions des fruits, à la gloire de Dieu le Père, qui est celui qui met en nous la semence de vie, comme le fait le vigneron pour la vigne.

Au chapitre 15 de l’évangile selon saint Jean dont est tiré le texte de ce dimanche, Jésus parle à ses disciples avant le moment où ils vont tous être dispersés et pris dans la tourmente du Vendredi saint. Il insiste sur la nécessité absolue pour eux tous de demeurer en lui : « Demeurez en moi, comme moi en vous ». Le verbe « demeurer » revient quatre fois dans notre petit passage. Cela nous renvoie à la rencontre des premiers disciples, au bord du Jourdain. Ils lui avaient demandé : « Maitre, où demeures-tu ? ». Tout l’Évangile de Jean se déploie autour de cette question. Où demeure Jésus ?

“Où demeure Jésus ?”

La passion et la résurrection de Jésus nous indiquent, en définitive, où il demeure : Le Fils demeure dans le Père, à qui il a toujours été attaché. Cet attachement du Fils au Père est tellement fort que même la mort n’a pu vaincre cet ancrage.

On voit ainsi combien est parlante cette image du sarment appelé à demeurer attaché à la vigne. En effet, le sarment n’a aucune valeur, aucune utilité, s’il est séparé du cep, de la vigne de laquelle il reçoit toute sa sève, et qui le rend capable de produire des grappes de raisin. Cette image nous rappelle donc la nécessité de rester toujours fortement ancrés en Christ : « en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire ! », nous dit le Seigneur dans l’évangile de ce jour. D’où l’importance de la prière qui nous unit intimement au Christ.

Comment savoir concrètement que nous demeurons attachés au Christ ? La deuxième lecture de ce dimanche nous donne la réponse : « celui qui garde les commandements (du Seigneur) demeure en Dieu et Dieu en lui ! ». Et ce commandement, le voici : « mettre notre foi dans le nom de Jésus-Christ, et nous aimer les uns les autres ». 

“« Mettre notre foi dans le nom de Jésus-Christ, et nous aimer les uns les autres ».”

Ce lien indéfectible entre la foi et l’amour mutuel est important. En effet, nous pouvons être dans l’illusion d’être attaché au Christ, par la foi… Mais, il se pourrait que cette foi soit déjà morte, et qu’elle soit devenue uniquement habitude, tradition… La preuve que la proclamation de notre foi correspond bien à un attachement réel au Christ et à sa parole, c’est l’amour mutuel. Car, si nous demeurons vraiment dans le Christ, nous finissons par adopter ses critères, son regard sur les autres. Or le regard du Christ, le regard de Dieu sur le monde n’est qu’amour. Notre rencontre, le fait de demeurer dans le Christ devrait donc conduire au changement de notre regard sur les autres et sur le monde, pour y poser un regard d’amour ; un amour, non pas en paroles ni dans le discours, mais par des actes et en vérité.

Notons que la tentation est grande de vivre détachés de la vigne qui nous donne vie, malgré la proclamation de la foi en Jésus-Christ. Que de fois ne choisissions-nous pas d’autres valeurs, d’autres prétendus « sauveurs » que nous substituons aux valeurs de l’Évangile ? Que de fois ne sommes-nous pas rattrapés par les mondanités, les traditions ou autres, qui sont bien éloignés de ce que le Christ est venu nous révéler de la part de son Père ? Comme conséquence, notre témoignage s’effrite et devient insipide… Et, petit à petit, sans même nous en rendre compte, nous perdons ainsi, par le fait même, le sens, la valeur de notre vie humaine ; nous rendons superflu le sang versé par Jésus-Christ pour notre salut.

“En ce dimanche donc, demandons au Seigneur de nous laisser émonder par sa parole et ses sacrements.”

En ce dimanche donc, demandons au Seigneur de nous laisser émonder par sa parole et ses sacrements ; d’ôter en nous toute branche qui tend à la mort, parce qu’inutile et nuisible, pour que, purifiés par sa parole et la prière, nous nous puissions voir les autres et le monde avec les yeux d’amour du Père. Que sa parole devienne l’unique repère, la valeur absolue pour notre vie de chaque jour, pour que nous portions des fruits pour sa plus grande gloire.

Amen!

Méditation du 5è dimanche de Paques de l’année liturgique B avec le père Adrien Lentiampa, SJ

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30 avril 2021, 11:46