Chrétiens indiens priant lors du Vendredi saint, 2 avril 2021, en la cathédrale saint Joseph d'Allahabad. Chrétiens indiens priant lors du Vendredi saint, 2 avril 2021, en la cathédrale saint Joseph d'Allahabad.  

En Inde, la Cour suprême rejette le recours pour les conversions forcées

Victoire importante pour les minorités religieuses persécutées en Inde, et particulièrement la minorité chrétienne. Le 9 avril dernier, la Cour suprême a rejeté un recours déposé par un avocat membre du parti nationaliste hindou du BJP qui demandait l'introduction d'une loi nationale pour réglementer les conversions à une autre religion. Une mesure jugée inconstitutionnelle.

Selon la Cour, une telle mesure serait en fait inconstitutionnelle, car la Loi fondamentale indienne garantit à chaque citoyen le droit de professer, de pratiquer et de propager la religion de son choix. «Il y a une raison pour laquelle le mot "propager" est écrit dans la Constitution», a estimé le juge.

«Une décision au bon moment»

L'Église indienne se réjouit donc de cette décision, qui constitue un précédent important à l'heure où plusieurs États indiens, sous la pression du parti au pouvoir, mettent en place de nouvelles mesures de répression des «conversions forcées».

Le père Babu Joseph, ancien porte-parole de la Conférence des évêques (CBCI), considère que cette décision intervient «au bon moment, alors que les groupes pro-hindous réclament une loi nationale interdisant les conversions, accusant les missionnaires chrétiens d'utiliser des moyens frauduleux pour convertir les pauvres dalits et tribaux», a-t-il déclaré à l'agence de presse chrétienne, Ucanews. 

 

Huit États indiens ont des lois anti-conversion

À ce jour, huit États indiens ont introduit des lois anti-conversion, qui visent souvent les minorités musulmanes et chrétiennes.

Quatre d'entre eux, l'Uttar Pradesh, l'Uttarakhand, le Madhya Pradesh et, plus récemment, le Gujarat, tous dirigés par le BJP, ont récemment approuvé de nouveaux amendements qui étendent le champ d'application de la législation existante au mariage, sous le prétexte d'enrayer le "Love Jihad", un terme inventé il y a quelques années pour diaboliser les mariages entre hommes musulmans et femmes non musulmanes.

Si, formellement, ces nouvelles lois visent à punir les conversions effectuées par la violence ou par la ruse, en réalité, comme le dénoncent ses détracteurs, elles sont utilisées pour criminaliser toutes les conversions et limiter la liberté religieuse des minorités.

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11 avril 2021, 11:20