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Les évêques du Canada s'élèvent contre l'euthanasie et le suicide assisté

La conférence épiscopale du Canada manifeste une nouvelle fois sa vive opposition à la loi sur l'euthanasie, dont les conditions d'accès sont élargies depuis le 17 mars dernier.

«Notre position reste sans équivoque: l'euthanasie et le suicide assisté constituent la mise à mort délibérée de la vie humaine en violation des commandements de Dieu; ils érodent la dignité partagée en empêchant la considération, l'acceptation et l'accompagnement de ceux qui souffrent et meurent. De plus, ils sapent le devoir fondamental que nous avons de prendre soin des membres les plus faibles et les plus vulnérables de la société»: c'est par ces mots que la Conférence des évêques catholiques du Canada condamne la récente approbation du projet de loi C-7, qui élargit la possibilité de recevoir une aide médicale à mourir, auparavant réservée aux personnes qui avaient «une prévisibilité raisonnable de mort naturelle».

La législation étend en fait cette soi-disant aide médicale aux personnes qui ne sont peut-être pas en danger imminent de mort, mais qui ont atteint un état de «souffrance physique ou psychologique intolérable» en raison d'une maladie ou d'un handicap incurable. Dans une note signée par Mgr Richard Gagnon, archevêque de Winnipeg et président de la conférence épiscopale, l'Église catholique canadienne réaffirme au contraire que «la vie humaine doit être protégée de la conception à la mort naturelle, dans toutes ses phases et dans toutes les conditions», alors qu'avec l'approbation de la nouvelle loi, les malades mentaux et les handicapés pourraient recevoir des pressions «trop réelles, dangereuses et potentiellement destructrices».

Persévérer dans une attitude de compassion

Les évêques expriment donc leur gratitude et manifestent leur soutien à tous les travailleurs de la santé et aux bénévoles qui, avec compassion, «continuent à défendre la vie en résistant à l'euthanasie et au suicide assisté, en promouvant les soins aux familles, aux amis et aux proches dans leur souffrance, ou en assistant les malades et les mourants». Les évêques demandent donc de favoriser «l'accès rapide aux soins de santé mentale, le soutien social aux malades mentaux et les programmes de prévention du suicide», en protégeant également les malades chroniques, ceux qui souffrent de maladies dégénératives ou ceux qui vivent isolés dans des établissements de soins de longue durée.

En même temps, les évêques canadiens citent la Lettre Samaritanus bonus sur le soin des personnes en phase critiques et terminales de la vie, publiée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en septembre 2020 et qui affirme que «la douleur et la mort ne peuvent être les critères ultimes qui mesurent la dignité humaine, propre à chaque personne, du seul fait qu'elle est un être humain». Aux hommes et aux femmes de foi, les évêques lancent d'ailleurs un encouragement: «Ne perdez pas courage. Nous vous accompagnerons dans la prière et dans la défense vigilante contre une culture de la mort qui continue à éroder la dignité de la vie humaine dans notre pays.»

La Conférence épiscopale rappelle également la possibilité d'une objection de conscience pour les professionnels de la santé qui s'opposent à l'euthanasie et au suicide assisté: «Il serait inacceptable qu'ils soient contraints de participer à des actes que leur conscience considère comme moralement mauvais», avertissent-ils, en expliquant que «le meurtre direct d'une personne ne peut jamais être considéré comme un devoir». Pour cette raison, les évêques redisent qu’ils sont «catégoriquement opposés à ce que l'euthanasie et le suicide assisté soient autorisés dans les institutions catholiques».

Les soins palliatifs sont la réponse à la tentation de programmer la mort

Ils exhortent également à promouvoir les soins palliatifs, qui «sont bénéfiques pour l'état physique, émotionnel et spirituel d'un patient, surtout s'ils sont dispensés à un stade précoce». En effet, ils peuvent «atténuer et contrôler la douleur et la souffrance physiques, psychologiques et spirituelles, ainsi que la solitude et l'isolement, le sentiment de perte de dignité et le fardeau des soins que connaissent souvent la famille, les amis et les soignants». «Les soins palliatifs, et non l'euthanasie ou le suicide assisté, sont la réponse compatissante et solidaire à la souffrance et à la mort», soulignent encore les évêques canadiens.

Ils appellent les fidèles à s’engager au niveau individuel, paroissial et communautaire «afin que la peur et le désespoir vécus par beaucoup fassent place au courage et à l'espérance, et que tous acceptent l'appel à soutenir les souffrants et les mourants avec le regard aimant et compatissant du Christ ressuscité».

Vatican News Service - IP

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10 avril 2021, 16:37