Débat à l'Assemblée nationale, le 8 février 2021, sur le projet de loi «confortant les principes républicains». Débat à l'Assemblée nationale, le 8 février 2021, sur le projet de loi «confortant les principes républicains».  

Les Églises chrétiennes de France unies contre la loi séparatisme

La laïcité, liberté religieuse et droit des cultes au cœur de la rencontre d’une délégation des évêques de France et du gouvernement, mercredi 10 mars. Dans une tribune publiée dans le quotidien Le Figaro, les trois responsables des Églises chrétiennes de France s’inquiètent d’une remise en cause de la liberté religieuse dans le projet de loi «qui vise à conforter les principes de la République», anciennement dénommé «projet de loi séparatisme».

«Instance Matignon». C’est le nom de ce format de réunion annuelle qui se tient entre l'Église de France et le gouvernement depuis 2002. Ce mercredi 10 mars, le Premier ministre et les ministres concernés vont rencontrer une délégation emmenée par le nonce apostolique en France, Mgr Celestino Migliore, et le président de l’épiscopat, Mgr Éric de Moulins Beaufort, entre autres.

À l’ordre du jour, plusieurs sujets sensibles: contexte sanitaire et difficultés sociales qui vont avec, certaines dispositions du projet de loi bioéthique concernant l’IVG, fin de vie, lutte contre les abus, écologie, mais aussi et surtout, les sujets de laïcité, liberté religieuse et droit des cultes, au cœur du projet de loi visant à conforter le respect des principes de la République; anciennement intitulé «projet de loi séparatisme».

Les chrétiens unis contre la loi séparatisme

Alors que le texte poursuit son parcours législatif, dans une tribune commune au Figaro, responsables catholique, orthodoxe et protestant s’alarment d’une liberté religieuse mise en péril par la modification profonde de la loi de 1905 qu’il entraînerait. 

 

Mgr Éric de Moulins-Beaufort, François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, et le métropolite orthodoxe Emmanuel Adamakis du Patriarcat œcuménique en France, vilipendent une atteinte aux libertés fondamentales: de culte, d’association, d’enseignement, et même d’opinion.

Des moyens de lutte déjà existants

«Tournant le dos à la séparation, l'État en vient à s'immiscer dans la qualification de ce qui est cultuel et dans son fonctionnement», regrettent les chefs des Églises chrétiennes assurant qu’en l’état, les pouvoirs publics français disposent déjà des moyens de poursuivre, de dissoudre, de fermer; et n'ont ainsi pas besoin, selon eux, d'en revenir à un contrôle «de type concordataire».

«La loi de 1905 a en effet prévu des limites, des contrôles et des peines. On peut réaffirmer les premières, mettre en œuvre les seconds, adapter les dernières», assurent les trois signataires.  

Respecter la logique de la loi de séparation

Il faut bien sûr lutter contre les séparatismes, conviennent-ils saluant plusieurs dispositions du texte comme «la lutte contre les mariages forcés, les mutilations sexuelles des jeunes filles, l’inégalité de l’héritage, les discours de haine, les discriminations multiformes».

«Mais nous avons assez confiance dans l’ambition républicaine qui promet liberté, égalité et fraternité à chacun pour espérer qu’elle peut attirer bien des esprits et des cœurs», ajoutent les trois chefs religieux, réaffirmant le net respect «de la logique de la loi de séparation».

 

 

 

 

 

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10 mars 2021, 12:30