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Un marché de Port-au-Prince, le 2 février 2021. Un marché de Port-au-Prince, le 2 février 2021. 

L’Église d’Haïti réclame le départ du pouvoir du président Jovenel Moïse

Dans un message publié mardi 2 février, la Conférence épiscopale d’Haïti lance un nouvel appel au dialogue dans la crise politique que traverse l’île depuis plusieurs mois. Les évêques, suivant l’action de la Fédération des Avocats d’Haïti, réclament le départ du pouvoir du président Jovenel Moise, le 7 février prochain.

Avec Fides

Les appels à la démission du président Jovenel Moise se multiplient ces derniers jours. Après les avocats haïtiens, c’est au tour des évêques de l’ile de s’exprimer clairement sur le sujet.

L'opposition politique et plusieurs organisations de la société civile considèrent que le mandat de Jovenel Moïse arrive à terme le 7 février. Selon son interprétation de la Constitution, le camp présidentiel table lui sur un départ du pouvoir le 7 février 2022. 

 

Dans un communiqué, l’épiscopat fait remarquer au président que «la loi est la même pour tous», faisant allusion à la déchéance du Parlement effective depuis la mi-janvier. Les élections n'ayant pas eu lieu en novembre, la quasi-totalité des parlementaires haïtiens ont en effet vu leur mandat se terminer le 11 janvier. Cette situation confère au président Jovenel Moïse la possibilité de gouverner par décret.

Impunité et insécurité décriées

«Le Président de la République a appliqué la loi électorale et la Constitution aux députés, aux Sénateurs et aux maires au cours des années précédentes. Il a ainsi affirmé l'unité de la loi pour tous les élus, lui compris, proclamant ainsi que la loi est la même pour tout. Il nous semble que tout le monde concorde pour dire que personne n'est au-dessus de la loi et de la Constitution dans ce pays», écrit l’épiscopat.

Les évêques haïtiens déplorent par ailleurs le fait que le pays, «totalement invivable», soit au bord de l'explosion. «La vie quotidienne du peuple haïtien se réduit à la mort, aux homicides, à l’impunité et à l’insécurité. Le mécontentement est présent partout, dans tous les domaines. Certaines questions sont presque impossibles à gérer comme par exemple la manière dont établir un Conseil électoral provisoire, ou la rédaction d’une autre Constitution». La situation est inacceptable selon l’épiscopat, qui invite cependant au dialogue. «Au centre de cette crise sociopolitique et économique récurrente, alimentée par le venin de la haine et de la défiance, il est préférable de chercher et trouver un accord sur toute question épineuse. Cet accord doit être construit au travers du dialogue social et institutionnel pour éviter la catastrophe», recommandent ainsi les évêques.

Selon le FMI, le pays connaissait en 2017 un taux de croissance de 1,5 % et une inflation à 14,7 %. Aujourd'hui, l'inflation a dépassé les 20 % et l'économie est entrée en récession avec une réduction du PIB national de 1,2 % pour l'année 2019.

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03 février 2021, 15:49