La Cour constitutionnelle de Karlsruhe. La Cour constitutionnelle de Karlsruhe.  

Les évêques allemands jugent inacceptable le suicide assisté dans leur pays

«Le suicide assisté n'est pas une option éthiquement acceptable». La Conférence épiscopale allemande a réitéré ces derniers jours son opposition ferme et éthique au suicide assisté dans le pays, dénonçant «une pression subtile» et prônant une culture de la vie.

Le 10 janvier, le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (Faz) publie un article intitulé «Permettre le suicide médicalement assisté», où il est écrit que que «les institutions de l'Église devraient garantir les meilleurs soins palliatifs possibles, mais ne pas rejeter le suicide assisté, et devraient offrir des conseils, un soutien et un accompagnement à une personne prête à mourir, tout en respectant l'autodétermination». Si du point de vue chrétien, explique le porte-parole des évêques, Matthias Kopp, dans une note publiée sur le site de l’épiscopat, «une grande importance est accordée à la liberté qu'a chaque être humain d'orienter sa vie selon ses propres idées, "cette autodétermination" n'implique pas que le suicide assisté soit acceptable d'un point de vue éthique», affirme-t-il.

Peur et désespoir ne sont pas de l'autodétermination

«Entre autres, nous savons, d'après certaines recherches, que le désir de mettre fin à sa propre vie est, dans la plupart des cas, le résultat de la peur, du désespoir découlant de situations extrêmes et ne peut être compris comme l'expression de l'autodétermination», poursuit le porte-parole. Pour cette raison, «le désir de se suicider ne peut être accepté sans condition, ni identifié comme une forme normale de mort». Au contraire, c'est précisément dans ces «situations de vie très dramatiques» qu'un «regard attentif et empathique» est nécessaire, a précisé Matthias Kopp. 

 

Ainsi, le porte-parole des évêques allemands est convaincu que «permettre le suicide assisté n'est pas la bonne réponse» à donner à ceux qui expriment le désir ou l'intention de mettre fin à leur propre vie. Dans de tels contextes, en effet, ce qui est nécessaire n'est pas d'aider à mourir, mais plutôt de «soutenir le développement de perspectives de vie». De plus, «la pression subtile exercée pour que le suicide assisté ne soit pas un fardeau pour les autres», ajoute Martin Kopp, «est un grand danger» car, une fois que le suicide assisté a été approuvé comme «un modèle de mort naturelle», cette pression pourrait être exercée sur tous «les malades et les mourants». Et «cela ne doit pas arriver», a répété le porte-parole des évêques allemands.

Rester du côté de la vie

En ce qui concerne la pastorale chrétienne, Matthias Kopp a souligné que, surtout dans ce cas, il n'est pas possible de «rester neutre», mais qu'il est nécessaire «d'approcher les gens sans préjugés, de transmettre un message d'espérance et de rester toujours du côté de la vie». «Notre Église et nos institutions caritatives se consacrent également à la promotion de la vie de cette manière», a conclu le porte-parole. Autoriser le suicide assisté dans ces institutions serait donc incompatible avec leur essence.

Le 26 février 2020, la Cour constitutionnelle allemande a reconnu le droit au suicide assisté, quel que soit son état de santé. Il y a un mois, le 11 décembre, c’est la Cour constitutionnelle autrichienne qui lui emboitaît le pas, dépénalisant cette pratique. «Jusqu'à présent, chaque personne en Autriche pouvait supposer que sa vie était considérée comme inconditionnellement précieuse, jusqu'à sa mort naturelle. Avec sa décision, la Cour suprême a supprimé une base essentielle de ce consensus», s’indignait le président de l’épiscopat autrichien, Mgr Franz Lackner. 

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12 janvier 2021, 17:01