Martin Luther King Martin Luther King 

Dépasser la violence et les divisions: le message des évêques américains

A l'occasion de la journée commémorant la mémoire de Martin Luther King, et deux jours avant la cérémonie d'investiture de Joe Biden à Washington, la conférence épiscopale américaine invite à œuvrer à la paix et à la réconciliation dans un pays particulièrement polarisé.

Lisa Zengarini- Cité du Vatican 

Aux États-Unis, la vigilance reste de mise quant à la possibilité de nouvelles violences lors de la cérémonie d'investiture du nouveau président Joseph Biden, instiguées par divers groupes extrémistes après l'agression du Capitole, alors que les menaces de mort contre des membres du Congrès se multiplient. Dans ce climat et à la lumière des évènements du 6 janvier, qui a incité les autorités à déployer 25 000 hommes entre la Maison Blanche et le Capitole, les évêques catholiques américains renouvellent leur appel sincère à renoncer à la violence comme instrument de lutte politique et à revenir à un débat civil et pacifique.

«A ceux qui pensent à d'autres violences, je dis, en tant que chrétien, que vous êtes induit en erreur par une voix qui n'est pas celle de Dieu», prévient Mgr Paul S. Coakley, président de la Commission pour la justice interne et le développement humain de la Conférence épiscopale (U.S.C.B.), en référence à l'utilisation de symboles chrétiens par les assaillants du Capitole. Mgr Coakley lance un appel à l'introspection: «S'il vous plaît, regardez dans vos cœurs. Regardez les images des événements du 6 janvier et les messages qui les ont accompagnés sur les médias sociaux. Regardez les symboles de la haine raciale dans la foule. Si vous avez soutenu tout cela, ou si vous envisagez d'autres actions cette semaine, demandez-vous : ce que je veux est-il le fruit de l'Esprit Saint ?»

L'archevêque d'Oklahoma City cite les paroles de Saint Paul dans la Lettre aux Galates, en exhortant à ne pas écouter les paroles de ceux qui sèment la haine, la colère et la division : «Dans votre propre intérêt et dans celui des autres, ne confondez pas les promesses vides avec l'amour et la paix qui ne viennent que de Dieu», conclut-il.

Le message du président de la conférence épiscopale

Le climat de tension et de violence qui a marqué l'année électorale écoulée aux États-Unis et qui continue de marquer la difficile transition vers la nouvelle présidence est également évoqué dans la déclaration du président de la conférence des évêques, Mgrr José Horacio Gomez, l'archevêque de Los Angeles, à l'occasion de la Journée nationale Martin Luther King célébrée ce 18 janvier..   

«La violence dans nos villes l'été dernier et la violence qui a éclaté à nouveau sur la colline du Capitole nous disent que notre pays est devenu trop en colère, empoisonné et divisé», écrit-il. Face à ces profondes divisions, «nous sommes confrontés aux mêmes choix que le révérend King et le mouvement des droits civiques. Pour nous aussi, la question est de savoir comment nous allons lutter contre l'injustice dans notre société, et quels moyens nous allons utiliser».

Mgr Gomez reprend ensuite les paroles du pasteur assassiné en 1968 : «Dans la vie, quelqu'un doit avoir suffisamment de bon sens et de moralité pour couper la chaîne de la haine. Cela ne peut se faire qu'en mettant l'éthique de l'amour au centre de nos vies». C'est là, souligne le prélat, «le défi pour ceux d'entre nous qui croient en la promesse de l'Amérique et cherchent à renouveler l'âme de cette grande nation. Dans l'esprit du révérend King, nous devons confronter les forces de la haine et de l'ignorance avec le pouvoir de l'amour. Nous devons réapprendre la sagesse de l'Evangile, aimer nos ennemis et bénir ceux qui s'opposent à nous».

Comme l'avait dit le révérend Martin Luther King, Mgr Gomez souligne que «nous n'aimons pas nos ennemis parce qu'ils sont aimables, ou même sympathiques. Nous les aimons parce que Dieu les aime. Et avec notre amour, nous cherchons leur conversion et leur amitié, et non leur humiliation. C'est notre devoir de chrétiens en ce moment : être des guérisseurs et des artisans de paix, vaincre le mal et le mensonge, non pas avec les mêmes armes, mais avec des paroles de vérité et des œuvres d'amour».

 

 

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18 janvier 2021, 16:00