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« Le Christ Roi de l’Univers, le Berger de l’humanité »

Le Père jésuite Ephraïm Nlandu nous introduit à la méditation avec les lectures de la solennité du Christ Roi de l’Univers de l’année liturgique A.

Chers frères et sœurs, bien-aimés dans le Christ Jésus,

En ce dernier dimanche du Temps ordinaire, nous célébrons le Christ Roi de l’univers. La lecture des évangiles nous est parfois déconcertante ; elle va très souvent à contre-courant de nos catégories humaines. En effet, le Christ n’est pas ce roi à la manière des grands de ce monde, qui s’imposent en toute puissance, usant parfois de la violence pour maintenir leur autorité, et étalant leurs richesses pour faire valoir leur prestige. Le Christ est ce roi humble, dont la majesté se dévoile dans la croix ; c’est dans l’humiliation de la crucifixion que le Seigneur Jésus révèle sa toute-puissance. Et les textes que la liturgie nous propose en cette solennité, nous présente un roi-berger dont la mission est de prendre soin de ses brebis. Mais ce Roi-berger est en même temps le Juge suprême des vivants et des morts ; il apporte non seulement le réconfort du berger qui veille sur son troupeau, mais également le salut et la vie éternelle pour ceux qui sont épris de justice, et ont foi à sa parole et à son jugement.

Dans la première lecture tirée du livre d’Ezéchiel (Ez 34, 11-17), l’auteur sacré nous montre que le Bon Berger, c’est le Seigneur Dieu lui-même. Dans sa majesté, il ne ménage aucun effort pour veiller sur chacune de ses brebis, en les délivrant de l’obscurité et du brouillard, et même davantage, en ramenant parmi elles l’égarée et en soignant la blessée. Mais à ce troupeau qu’il secourt de tous les dangers, il rappelle qu’il en sera lui-même le Juge suprême. C’est en cela que nous rencontrons l’amour incommensurable de Dieu qui nous protège de tout mal et en même temps nous fait paître avec justice. Et donc, face à sa magnanimité et sa sollicitude paternelle, nous devons faire preuve de justice en nous dressant devant Lui dans la droiture et la crainte de sa parole.

La péricope de l’évangile de Matthieu (25, 31-46) et de la première lettre de Paul aux Corinthiens (15, 20-28) que nous lisons en cette solennité du Christ-Roi nous conduisent vers la vision salvifique et eschatologique du règne de Dieu en son fils Jésus-Christ. Aux chrétiens de Corinthe, Saint Paul invite à la contemplation du pouvoir royal du fils de Dieu, celui qui détruit la mort et fait régner la vie pour toujours. Ceux qui sont dans le Christ doivent donc extirper en eux la peur, car le Christ, par sa résurrection a vaincu pour nous la mort et son aiguillon. Voilà pourquoi nos jours, marqués par les incertitudes et les angoisses que provoque la crise mondiale liée à la pandémie du Covid-19, doivent pourtant se maintenir dans le rayon d’espérance, dans l’horizon de la lumière du salut que nous apporte le règne de Dieu en Jésus-Christ. L’évangile de Saint Matthieu reprend la thématique de jugement que nous avons déjà rencontrée chez le prophète Ezéchiel. Il entend insister sur le fait que le règne qu’instaure le Fils de Dieu est un règne de Justice où les brebis reçoivent de la sollicitude du maitre mais doivent aussi être débordantes de bonté, de justice et de charité envers les plus faibles et démunies entres elles. Cette dernière parabole du 25ème chapitre de Matthieu nous est familier ; et parfois notre grille de sa lecture réside dans le fait de la séparation ou du jugement qu’établie le maître entre ceux qui auront fait preuve de bonté aux plus petits et ceux qui en resteraient indifférents. Ce qui manque parfois à notre lecture, c’est l’appel incessant à demeurer dans l’amour, dans la bonté puisque nous-même nous avons été appelés, sauvés par l’amour de Dieu. Le jugement n’est rendu en fonction de l’amour que chacun aura pu montrer envers son prochain. Puisons-nous demeurer et vivre de l’amour à l’image de notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a aimés le premier. Amen.

Méditation de la solennité du Christ Roi de l’Univers de l’année liturgique A avec le Père Ephraïm Nlandu , SJ

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21 novembre 2020, 12:27