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Suspension des cultes en France: plusieurs évêques saisissent la justice

Décidée par le gouvernement français dans le cadre des mesures de reconfinement, la suspension des cultes publiques constitue une « atteinte à la liberté de culte », selon cinq évêques qui ont saisi le Conseil d’Etat. Mgr Éric de Moulins-Beaufort a également déposé un référé auprès de cette même instance, au nom de la conférence épiscopale.

Après consultation de ses frères évêques réunis en assemblée plénière, Mgr de Moulins-Beaufort a donc décidé de saisir le Conseil d’État, estimant que l’interdiction des célébrations religieuses en communauté s’avère «hors de proportion» et «porte atteinte à la liberté de culte qui est l’une des libertés fondamentales dans notre pays». L’archevêque de Reims rappelle combien ces célébrations sont «vitales» pour les fidèles, qui restent par ailleurs «pleinement mobilisés» et respectueux des mesures sanitaires prises depuis le début de la crise sanitaire.

Plus tôt dans la journée, ce sont cinq évêques français qui ont déposé, en leur nom propre, un référé au même Conseil d’État, déplorant que les catholiques ne puissent se rendre librement à la messe, «alors même que les écoles, les grandes surfaces et les transports en commun restent ouverts». Dans une tribune publiée par le quotidien Le Figaro, de concert avec plusieurs intellectuels catholiques, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Mgr Jean-Pierre Cattenoz, évêque d’Avignon, Mgr David Macaire, évêque de Fort-de-France et Mgr Bernard Ginoux, évêque de Montauban disent regretter que la liberté de culte, fondamentale, ne soit pas considérée comme une «activité essentielle». «De nombreux catholiques se refusent à déserter leurs églises, où les fidèles viennent trouver consolation et espérance, en ces temps qu'il est bien difficile de traverser seul. La célébration de la messe n'est pas pour eux une modalité de l'exercice de leur foi, mais en constitue la source et le sommet», écrivent-ils.

Ces actions en justice s’ajoutent à une pléiade de recours déposés par de simples citoyens et des associations de laïcs. Signalons aussi une pétition en ligne, qui a recueilli plus de 60 000 signatures depuis son lancement le 30 octobre, pour le maintien des célébrations religieuses, dans le strict respect des règles édictées.

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03 novembre 2020, 10:42