Mgr Wilton Gregory, ici à la sortie d'une messe à la cathédrale de Washington, le 6 octobre 2019. Mgr Wilton Gregory, ici à la sortie d'une messe à la cathédrale de Washington, le 6 octobre 2019. 

Le futur cardinal Wilton Gregory, figure emblématique de l’Église américaine

Le Pape François a annoncé ce dimanche la prochaine entrée dans le Sacré-Collège de l'archevêque de Washington, Mgr Wilton Gregory, ainsi que 12 autres nouveaux cardinaux dans le monde. Il sera élevé au rang de cardinal lors d'un consistoire au Vatican le 28 novembre prochain.

Cyprien Viet - Cité du Vatican

Il incarne à la fois un renouveau et une continuité: bientôt âgé de 73 ans et évêque depuis déjà 37 ans, Mgr Wilton Gregory est bien connu des catholiques américains mais son entrée dans le Collège des cardinaux lui donne une nouvelle visibilité internationale, de nombreux médias s’enthousiasmant pour le profilt atypique de ce premier cardinal afro-américain. Dans le contexte de fébrilité médiatique liée notamment à l’élection présidentielle américaine, le cardinal élu Wilton Gregory a réagi avec sobriété: «Avec un cœur très reconnaissant et humble, je remercie le Pape François pour cette nomination qui me permettra de travailler plus étroitement avec lui dans le souci de l'Église du Christ.»

 

Né le 7 décembre 1947 dans une famille protestante, Wilton Gregory a été élevé par sa tante et sa grand-mère après le divorce de ses parents, et il est devenu catholique à l’âge de 10 ans, en 1958, se sentant en même temps appelé à devenir prêtre. 

Ordonné prêtre pour l'archidiocèse de Chicago en 1973, ce spécialiste de la liturgie a servi comme curé dans des paroisses de la banlieue de Chicago, avant d’être ordonné évêque auxiliaire de ce diocèse en 1983, auprès du cardinal Joseph Bernardin (1928-1996), figure du catholicisme social aux États-Unis, qui a notamment marqué Barack Obama lors de ses débuts dans la vie politique locale.

Une personnalité expérimentée

En 1994, Mgr Gregory a été installé comme évêque de Belleville, toujours dans l’Illinois, où il a servi pendant 10 ans. C’est durant cette période qu’il a présidé la Conférence épiscopale américaine de 2001 à 2004, amorçant une impulsion vers plus de fermeté dans les affaires d’abus sexuels qui commençaient alors à secouer certains diocèses. La rédaction d’une Charte pour la protection de l’Enfance demeure un héritage important de son mandat. Saint Jean-Paul II l’a ensuite nommé archevêque d’Atlanta en 2004 et il a reçu le pallium des mains de son successeur Benoît XVI, le 29 juin 2005. Enfin, en 2019, François l’a transféré comme archevêque de Washington, où il a succédé au cardinal Wuerl.

En juin dernier, dans le contexte des tensions sociales liées à la mort de George Floyd et au mouvement "Black Lives Matter", Mgr Gregory a dénoncé «le virus du racisme». Il a aussi invité à éviter tout alignement de membres du clergé sur des partis politiques, car cela risquerait, a-t-il averti, de porter atteinte à la «capacité prophétique» de l’Église catholique.

Après le consistoire du 28 novembre, les États-Unis compteront au total 10 cardinaux parmi lesquels 6 archevêques résidentiels: Timothy Dolan (New York), Joseph Tobin (Newark), Blase Cupich (Chicago), Daniel DiNardo (Galveston-Houston), Sean Patrick O’Malley (Boston) et donc Wilton Gregory (Washington).

L'archidiocèse de Washington est petit en superficie, mais il a une importance historique et stratégique, puisqu’il recouvre l’ensemble du territoire de la capitale fédérale, ainsi que cinq comtés du Maryland. Il compte plus de 655 000 catholiques, 139 paroisses et 91 écoles catholiques.

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26 octobre 2020, 17:46