Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, ici en août 2019 Le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, ici en août 2019 

Le cardinal Bo encourage les Birmans à voter aux élections législatives

Dans un message rendu public le 1er septembre, le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun, rappelle que la participation de tout citoyen aux élections est essentielle pour la vie démocratique, et encourage à soutenir les candidats œuvrant pour la paix et la justice.

«Le vote est un droit de naissance. Le vote n'est pas seulement un droit, mais un devoir sacré. Cela fait partie de notre long pèlerinage vers la démocratie», affirme le cardinal Charles Maung Bo dans une lettre publiée en vue des élections générales et régionales du 8 novembre.

L’archevêque de Rangoun exhorte les citoyens birmans à voter, en s’assurant d’abord que leur nom figure sur une liste électorale, car «la participation active des citoyens est essentielle dans toute démocratie». Le cardinal Bo appelle également les dirigeants du pays à accorder le droit de vote aux clercs et aux religieux, alors que la Constitution actuelle l’interdit.

Comme le rapporte l'agence de presse UCA News, le cardinal Bo affirme dans sa lettre qu'en tant qu’homme d’Église, il doit guider les fidèles dans le choix des candidats qui travaillent pour la paix, donnent la parole aux sans-voix et partagent les valeurs démocratiques garantissant la justice économique et environnementale. «Nos grandes religions promeuvent le principe de la paix ; je vous invite à voter pour la paix», demande-t-il aux habitants d’une nation nation dévastée par des conflits armés qui ont provoqué des milliers de morts et de déplacés.

Le pouvoir comme service 

Concernant le choix des candidats, l’archevêque exhorte à les choisir avec sagesse, mais surtout à éviter ceux qui seraient complices des maux qui ont ravagé le pays. «La paix dans ce pays ensanglanté ne viendra pas tant que les ressources du pays ne seront pas mises au service de tous, en particulier des communautés pauvres et marginalisées», souligne-t-il.

«Le pouvoir vient du service. La Birmanie a eu assez de dirigeants forts, fait aussi remarquer le cardinal Bo. L'heure est aux leaders serviteurs». Ces dirigeants, précise-t-il, doivent être animés par des valeurs telles que l'honnêteté, l'intégrité, la responsabilité et la transparence. Ils doivent aussi avoir une vision claire du développement humain, car les régimes précédents ont «sadiquement» nié le développement du peuple birman, faisant plonger dans la pauvreté un pays autrefois riche.

Une étape cruciale pour la démocratie

L’archevêque mentionne aussi plusieurs pandémies, outre celle du coronavirus, qui font souffrir la population birmane: la faim, les conflits, les déplacements internes, les périlleuses migrations, et l’éducation de mauvaise qualité. «Que cette élection amène des guerriers capables de combattre toutes ces pandémies», écrit le cardinal Bo.

Les élections législatives en Birmanie auront lieu le 8 novembre prochain, et pourraient permettre d’achever la transition démocratique après des décennies de régime militaire. Pour le Parlement national, 92 partis politiques se disputent les 1 170 sièges des chambres haute et basse. Les Birmans voteront aussi pour les députés des assemblées législatives des États et des régions. Cependant, 25 % des sièges sont réservés aux militaires, qui détiennent toujours la majeure partie du pouvoir en Birmanie, en plus de garder le contrôle de trois portefeuilles stratégiques, l'intérieur, la défense et la sécurité des frontières.

Vatican News Service - ATD

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02 septembre 2020, 16:04