Photo prise lors des funérailles de deux des six victimes d'un groupe armé, le 25 août 2020 à Popayan, en Colombie Photo prise lors des funérailles de deux des six victimes d'un groupe armé, le 25 août 2020 à Popayan, en Colombie 

La Colombie entre dans la Semaine nationale pour la paix

À partir de ce dimanche et jusqu’au 13 septembre prochain se déroule en Colombie la 33 édition de la Semaine nationale pour la paix. L’initiative est destinée à sensibiliser les Colombiens à la manière dont œuvrer pour la paix, «bien commun et un héritage pour lequel nous devons tous nous engager», comme le soulignent les évêques de la province ecclésiastique de Cali.

C’est sur fond de pandémie et d’une violence persistante que s’ouvre cette 33e édition de la Semaine nationale pour la paix, mise en place par plusieurs organismes ecclésiaux, éducatifs et sociaux de Colombie. Un contexte peu prometteur, mais qui ne décourage pas pour autant les évêques du pays, lesquels continuent inlassablement de délivrer un message d’apaisement. «La paix est un bien commun et un héritage pour lequel nous devons tous nous engager, déclarent ainsi les évêques de la province ecclésiastique de Cali dans un communiqué publié le 3 septembre 2020. Nous demandons à tous les acteurs du conflit de déposer les armes et nous les invitons, avec le gouvernement, à changer cette histoire de mort et de destruction en engageant un dialogue et en sauvant la crédibilité de l'accord de La Havane». Les prélats se réfèrent ici à l'accord historique signé en 2016 dans la ville de Cuba entre le gouvernement colombien et les FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie), après trois ans d'intenses négociations et pas moins de 52 ans de violents affrontements ayant fait plus de 200 000 morts, 45 000 disparus et 7 millions de personnes déplacées.

Pour un «pacte collectif ecclésial, social et national»

Comme il est expliqué dans le communiqué, cette semaine pour la paix amène à réfléchir sur la «violation honteuse des droits de l'homme» encore répandue dans le pays, et sur la nécessité de proclamer «l'égale dignité de tous, sans aucune discrimination». Les pensées des prélats vont en particulier aux Afro-Américains et aux jeunes du pays «massacrés dans nos terres, nos prisons et nos villes». «L'appel au respect de la vie, à l'attention et à la protection de la jeunesse colombienne doit être entendu et traduit en un pacte collectif ecclésial, social et national qui offre à chacun la possibilité de participer à la construction d'un pays plus équilibré et plus solidaire», réclament également les évêques.

Face à la pandémie, les prélats invitent les fidèles colombiens à lutter en «rendant compte de l'espérance chrétienne», c'est-à-dire en «ouvrant son esprit, son cœur, ses talents et ses ressources à la recherche d'une plus grande égalité entre ceux qui ont plus de possibilités et ceux qui n'en ont pas pour survivre et construire leur avenir». D'où cet appel adressé au monde des affaires et de la finance pour «développer, soutenir et financer les entreprises agricoles», afin de transformer le système économique actuel en «entreprise d'espoir collectif». Les évêques rappellent également la dignité de la vie humaine, «dont le seul propriétaire est Dieu». La pandémie, poursuivent-ils en demandant de réagir en conséquence, «est aussi un signal d'alarme pour la science, la technologie, l'économie, la consommation, la mobilité et les habitudes qui polluent et endommagent l'environnement».

Être attentif à son prochain et à la Parole de Dieu

Dans le message, il est aussi fait mention de plusieurs dates significatives du mois de septembre. D’abord le 24 septembre, fête de Notre-Dame-de-la-Merci, libératrice des prisonniers, qui coïncide en Colombie avec une “Journée des Prisons”. «L'Église unit ses efforts à ceux des institutions pénitentiaires pour inciter les prisonniers à devenir des participants à l'espoir qui engendre la coexistence, la réhabilitation, la réconciliation sociale et la paix», peut-on lire. Ensuite le 27 septembre, où l’Église célèbre la 106ème Journée mondiale du migrant et du réfugié. «Nous avons tous cette grande responsabilité dans la pratique des œuvres de miséricorde et dans la garantie du respect des droits, surtout de nos frères au Venezuela et de toutes les personnes déplacées qui arrivent dans notre pays», rappellent les évêques, en demandant de poursuivre les efforts déployés envers ces personnes «qui souffrent tant».

Enfin, le 30 septembre, jour de la Saint-Jérôme, les évêques de la province de Cali invitent les fidèles à consacrer du temps à la lecture de la Bible, dans laquelle «Dieu parle à tout être humain», dans un dialogue vivant et permanent.

Vatican News Service - IP

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06 septembre 2020, 14:21