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Des migrants du camp de Lesbos, en Grèce, le 23 septembre 2020. Des migrants du camp de Lesbos, en Grèce, le 23 septembre 2020. 

La Conférence des Églises européennes exhorte à la solidarité avec les migrants

Une douzaine d'organisations religieuses mondiales et régionales, dont la Conférence des Églises européennes (KEK) et la Commission des Églises pour les migrants en Europe (CEME), ont publié une déclaration sur la situation des migrants et des réfugiés en Europe, en rappelant la vocation des chrétiens à «accueillir l'étranger»

«La solidarité devrait être le principe directeur régissant la migration et en particulier l'accueil des réfugiés», indiquent les auteurs de la déclaration. «Nous attendons de l'UE qu'elle rejette le discours et la politique de la peur et de la dissuasion, et qu'elle adopte une position de principe et une pratique de compassion fondées sur les valeurs fondamentales sur lesquelles l'UE est fondée», martèlent-ils.

Cette déclaration a été présentée devant la Commission européenne ce mercredi 23 septembre, au moment où celle-ci présentait le nouveau pacte sur les migrations.

«Nos organisations représentent les Églises de toute l'Europe et du monde entier, ainsi que les organisations ecclésiales qui s'occupent particulièrement des migrants, des réfugiés et des demandeurs d'asile», peut-on lire dans la déclaration. «En tant qu'organisations chrétiennes, nous sommes profondément attachés à la dignité inviolable de la personne humaine créée à l'image de Dieu, ainsi qu'aux concepts de bien commun, de solidarité mondiale et de promotion d'une société qui accueille les étrangers, prend soin de ceux qui fuient le danger et protège les personnes vulnérables».

La déclaration fait référence au récent incendie du camp de Moria, à Lesbos, qui a laissé 13 000 migrants sans domicile. «Les événements de la nuit du 8 septembre 2020 dans le camp de Moria et au cours des jours suivants ont une fois de plus mis en évidence l'état de rupture fondamentale de la politique européenne de migration et d'asile et les souffrances qu'elle a engendrées: le désespoir des personnes en quête de protection qui ont souvent été forcées de vivre pendant des années dans des conditions inhumaines, la colère et la frustration des populations locales qui ont le sentiment que l'Europe les a laissées seules face au défi de l'accueil et des soins, que la réponse actuelle a abordé les symptômes d'un problème plus important mais pas la cause réelle, et une réaction de l'UE qui exprime sa sympathie mais qui montre un profond manque de responsabilité et d'engagement réel pour aider les personnes ayant besoin de protection, ainsi que l'État grec et la population locale qui les accueille», peut-on lire dans la déclaration.

Une crise aggravée par la pandémie

La pandémie de coronavirus a aggravé les conditions de vie déjà inhumaines des migrants, note la déclaration. «Les restrictions généralisées des déplacements internes et transfrontaliers à la suite de la pandémie ont encore réduit l'accès des personnes à la protection, est-il indiqué. En outre, la survie économique de nombreuses personnes en déplacement, ainsi que de leurs hôtes, a été mise en péril par les mesures de confinement et autres mesures connexes, qui ont frappé particulièrement durement les personnes employées dans le secteur informel, et ont eu un effet disproportionné sur les femmes et leurs moyens de subsistance.»

 

Dans les sections sous-titrées «nous voyons», «nous croyons» et «nous nous engageons», la déclaration s'engage à «plaider pour une approche plus digne de l'accueil, de la protection et des soins des personnes en déplacement». Il est rappelé que «les Églises et les organismes confessionnels ont été et seront proactifs pour offrir un accueil compatissant et promouvoir l'intégration sociale et une vie commune juste et pacifique, en Grèce et dans toute l'Europe et au-delà».

«Les professionnels des médias et les journalistes doivent respecter la dignité humaine des migrants et des réfugiés, assurer une couverture équilibrée de leurs histoires, s'engager auprès des migrants et des réfugiés et leur permettre de raconter leurs propres histoires, et éviter les stéréotypes, les expressions négatives, ainsi que la victimisation et la simplification excessive», note la déclaration.

«Nous partageons également la conviction que les valeurs fondamentales de l'Union européenne en matière de dignité humaine et de respect des droits de l'homme doivent être reflétées dans sa politique quotidienne», indique la déclaration.

 

 

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23 septembre 2020, 15:30