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Des femmes zimbabwéennes collectent de l'eau à proximité de Harare, la capitale, le 14 juillet 2020. Des femmes zimbabwéennes collectent de l'eau à proximité de Harare, la capitale, le 14 juillet 2020. 

Les organisations œcuméniques s'alarment de la situation du Zimbabwe

Depuis la chute de Robert Mugabe en 2017, le pays d’Afrique australe n’a pas renoué avec le développement et continue à s’enfoncer dans une crise aggravée par la sécheresse. La montée de la pauvreté et le risque de famine inquiètent les Églises chrétiennes.

«Nous sommes profondément préoccupés par les circonstances qui vous affligent. Nous exprimons notre solidarité avec tout le peuple du Zimbabwe qui souhaite la reconnaissance des droits de l'homme, de la justice, de la sécurité et de la stabilité économique»: C'est ce qu'écrivent dans une lettre pastorale œcuménique adressée au Zimbabwe le Conseil œcuménique des Églises (COE), la Fédération luthérienne mondiale (FLM), la Communion mondiale des Églises réformées (CMER) et le Conseil méthodiste mondial (CMM) en évoquant le mécontentement consécutif à la crise économique et sanitaire, les protestations qui en ont résulté, la dure répression du gouvernement et les critiques des évêques catholiques qui l'ont qualifié de «déplorable».

La lettre souligne que de nombreuses personnes dans le pays ont peu de moyens de subsistance, qu'environ la moitié de la population totale est confrontée à la faim et que les taux de chômage sont élevés, et enfin que la corruption et l'insécurité aggravent la situation. En outre, la pandémie de Covid-19 a aggravé les difficultés économiques et affaibli les systèmes de santé publique et d'éducation, déjà fragiles.

Une dénonciation des défaillances de l’État 

«Si nous comprenons la gravité des défis posés par la pandémie, nous reconnaissons également que les causes profondes de la corruption et l'échec de longue date de la défense des droits de l'homme résident dans des structures de gouvernance défaillantes», déclarent les signataires de la lettre, le professeur Ioan Sauca, secrétaire général par intérim du COE, le révérend Martin Junge, secrétaire général de la FLM, le révérend Chris Ferguson, secrétaire général de la CMR, et Mgr Ivan Abrahams, secrétaire général du CMM, qui condamnent «le recours croissant à la force, à la violence et à l'intimidation contre ceux qui protestent contre ces échecs, visant en particulier ceux qui sont censés s'opposer au gouvernement actuel».

«Nous sommes particulièrement préoccupés par les mauvais traitements infligés aux militants politiques et autres défenseurs des droits de l'homme», poursuivent-ils. «Nous condamnons fermement les abus et les violences sexuelles contre les militantes. Nous trouvons inacceptable l'emprisonnement de journalistes et de dirigeants politiques.»

La lettre souligne ensuite le ministère des Églises du pays aux côtés des plus vulnérables, en espérant qu'ils pourront continuer à faire entendre leur voix pour les plus démunis. «Nous croyons que le Dieu de la vie nous appelle à agir pour la justice contre les opprimés. Nous vous assurons de notre solidarité alors que nous soutenons votre appel pour la justice, la dignité et la défense des droits de l'homme» concluent les responsables chrétiens. Enfin, la lettre assure la population des «prières continues de la famille chrétienne mondiale» et invite les Zimbabwéens à rester fermes dans la foi.

Vatican News Service - TC

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19 août 2020, 12:36