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John Hume le 19 avril 1998, arrivant au 10 Downing Street pour des discussions avec Tony Blair, alors Premier ministre britannique, sur l'Accord de paix du Vendredi Saint. John Hume le 19 avril 1998, arrivant au 10 Downing Street pour des discussions avec Tony Blair, alors Premier ministre britannique, sur l'Accord de paix du Vendredi Saint. 

Mort de John Hume: les évêques d’Irlande saluent un «bâtisseur de paix»

Le décès de John Hume, artisan de la réconciliation entre catholiques et protestants en Irlande du Nord, a suscité plusieurs hommages au sein de l’Église irlandaise. Figure des négociations de l’accord du Vendredi saint, en 1998, John Hume avait reçu le prix Nobel de la paix la même année.

«L'un des plus grands artisans de la paix et défenseurs de la justice sociale de notre temps»: c’est ainsi que dans une note signée par Mgr Donal McKeown, évêque de Derry, l'Église catholique irlandaise fait mémoire de John Hume, rappelé à Dieu aujourd'hui à l'âge de 83 ans.

Un catholique engagé pour la réconciliation de son peuple

Catholique et militant des droits de l'homme, il a reçu le prix Nobel de la paix en 1998, suite à l'accord de paix conclu en Irlande du Nord, avec le “Good Friday Agreement”. Il s’était retiré de la scène politique en 2004, pour cause de maladie. John Hume «a consacré sa vie au bien-être de cette communauté à un coût considérable pour lui-même», reconnaissent les évêques, à tel point que «son nom est devenu synonyme de dévouement à la cause de la paix, quels que soient les obstacles ou les critiques».

«Bâtisseur de ponts, Hume avait passé quelques années au séminaire et avait toujours maintenu ce fort sentiment chrétien de se sentir appelé à être un artisan de paix», poursuit la note. «Il a suscité l'espoir dans la communauté, et pour cette raison, il restera dans les mémoires comme l'une des grandes figures de sa génération, tant au niveau local que mondial», peut-on lire en conclusion.

Un «modèle à suivre»

Mgr Eamon Martin, archevêque d'Armagh et primat d'Irlande, qualifie quant à lui John Hume de «modèle à suivre», de «pierre de touche de la paix», d'«homme d'État géant» dont le nom «suscite l'admiration, le respect et la reconnaissance pour une vie consacrée à la paix et à la justice sociale», dans la recherche constante de «réduire la pauvreté et d'offrir des conditions de vie décentes à tous», «en défiant l'injustice».

Mgr Martin rappelle qu'en 2012, Benoît XVI avait conféré à Hume un titre de chevalier, «en reconnaissance de son engagement pour la paix, la réconciliation, la non-violence et la justice sociale» et pour la promotion de la «dignité de la personne humaine». Hume «vivait selon le principe "Il n'y a pas de force si vous ne travaillez pas ensemble", se souvient encore l'archevêque d'Armagh. Son secret était d'encourager le partage des idées et des ressources pour accroître les espoirs et les opportunités pour tous». Et le prélat de conclure: «Maintenant, c'est à nous autres de faire un pas en avant et d'être aussi courageux et déterminés que lui», qui était «une personne spéciale».

Une vie de dialogue pacifique et constructif

Né à Derry le 18 janvier 1937, John Hume a fréquenté le séminaire de Saint-Patrick à Maynooth. De retour dans sa ville natale, il était devenu enseignant et avait contribué à la fondation des Coopératives pour aider les catholiques, notamment dans le domaine du travail. En 1970, il fait partie des créateurs du Parti social-démocrate et travailliste (SDLP), qu'il dirige ensuite pendant de nombreuses années, jusqu'en 2001. Il parvient à entrer en dialogue avec les nationalistes du Sinn Fein, la branche politique de l'IRA, avant de préparer l'accord du Vendredi Saint signé en 1998, qui permet une solution politique mettant fin au conflit en Irlande du Nord, après 3 décennies de violents troubles et 3500 morts.

«Je veux voir l'Irlande comme un exemple, pour les hommes et les femmes du monde entier, de ce qui peut être réalisé en vivant pour des idéaux, plutôt qu'en se battant pour eux, et en considérant chaque personne comme digne de respect et d'honneur, a-t-il déclaré en recevant le prix Nobel, je veux voir une Irlande où nous luttons contre la pauvreté, où nous atteignons les marginaux et les dépossédés, où nous construisons ensemble un avenir qui peut être aussi grand que nos rêves».

Ses funérailles auront lieu en la cathédrale Saint-Eugène de Derry le mercredi 5 août à 11h30, et seront célébrées en respectant les mesures sanitaires liées à la lutte contre le coronavirus. L'évêque local, Mgr McKeown, présidera la messe qui sera retransmise en direct vidéo.

Vatican News Service – IP

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03 août 2020, 17:04