Des funérailles de pompiers morts dans la catastrophe de Beyrouth, le 17 août. Des funérailles de pompiers morts dans la catastrophe de Beyrouth, le 17 août.  

L'appel des Églises du Moyen-Orient à ne pas oublier le Liban

Après les deux explosions qui ont dévasté Beyrouth le 4 août dernier, faisant environ 200 morts et disparus et plus de 6500 blessés, le Conseil des Églises du Moyen-Orient (Mecc) lance un appel pressant à la solidarité envers le pays du Cèdre. Témoignage du père Rouphael Zgheib, directeur national des Œuvres pontificales missionnaires au Liban.

Giancarlo La Vella - Cité du Vatican

Les explosions, qui ont dévasté Beyrouth le 4 août, ont mis le Liban à genoux, déjà aux prises avec une très grave crise économique et politique. Des centaines de bâtiments, dont des silos stockant environ 85% des réserves de céréales du pays, et de nombreuses maisons ont été endommagées ou complètement détruites. Une situation difficile rapportée dans l'appel lancé le 16 août par le Conseil des Églises du Moyen-Orient (Mecc).

À ces dommages s'ajoute la destruction d'au moins trois hôpitaux chrétiens, qui recevaient des patients tant chrétiens que musulmans, et qui étaient essentiels, entre autres, pour l'hospitalisation et les soins des personnes touchées par la Covid-19. Le Mecc souligne également que de nombreuses écoles chrétiennes historiques dans les districts de Gemmayzeh, Mar Mikhael et Achrafieh ont été gravement touchées, quelques semaines seulement avant la rentrée scolaire de septembre.

«Le quartier chrétien de Beyrouth est totalement dévasté et au moins dix églises ont été détruites. C'est précisément pour cette raison que le père Raphaël Zgheib, directeur national des Œuvres pontificales missionnaires du Liban et membre du Mecc, dit dans notre interview qu'il est fondamental que le pays du Cèdre ne soit pas laissé seul par la communauté internationale, par les Églises d'autres pays et par les organisations humanitaires.

Entretien avec le père Raphaël Zgheib

Une histoire faite de nombreuses crises

Au cours des nombreuses crises que le Liban a dû affronter dans son histoire récente, les Églises chrétiennes ont toujours pris sur elles d'aider la population, mais aujourd'hui, dit le père Zgheib, «elles ne sont pas en mesure de fournir leurs services en raison de la destruction de leurs installations sanitaires et éducatives, dont la restauration nécessitera des centaines de millions de dollars». Jusqu'à présent, le travail des nombreux bénévoles a été précieux, ils font tout depuis le 4 août : ils ont commencé à déblayer les décombres des rues, des églises et des hôpitaux, ils ont aidé la population, surtout les plus fragiles et les plus nécessiteux. En outre, des monastères et des écoles ont ouvert leurs locaux pour accueillir les sans-abri et de la nourriture et des médicaments sont distribués.

Besoin de tout

Pour sa part, le Mecc a déjà pris des mesures pour soutenir les familles vulnérables en distribuant des kits d'hygiène, des kits de nettoyage personnel, des sets de cuisine et de lessive, de la nourriture, des médicaments, des équipements de protection anti-Covid-19 et en fournissant du matériel aux volontaires pour le nettoyage des églises, des hôpitaux et des rues. Dans cette aide, rappelle le père Raphaël Zgheib, figure également la fourniture de médicaments à de nombreuses personnes souffrant de maladies chroniques ou de cancers.

Le Conseil des Églises du Moyen-Orient devrait aussi également participer à la réparation des maisons, des écoles et des dispensaires endommagés. Tout ce travail ne peut être réalisé sans soutien international. D'où l'appel à aider le Mecc à alléger l'énorme fardeau qui pèse sur les épaules des Églises et à libérer le cœur des citoyens et des familles vulnérables touchés par cette catastrophe sans précédent qui a généré souffrance, terreur et désespoir.

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19 août 2020, 11:41