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Il y a 80 ans Frère Roger fondait la communauté de Taizé Il y a 80 ans Frère Roger fondait la communauté de Taizé 

La communauté de Taizé, 80 ans de prières, d’unité et d’espoir

Cette semaine, la communauté de Taizé fête les 80 ans de sa fondation par Frère Roger. Un anniversaire dans la discrétion, au-delà des contraintes imposées par la pandémie de covid-19 et qui empêche les grandes rencontres habituelles. Les frères continuent néanmoins leur mission et leur vie de prière.

Entretien réalisé par Xavier Sartre - Cité du Vatican

Que de chemin parcouru, que d’épreuves traversées, que de bonheurs partagés depuis 80 ans, depuis que Frère Roger a fondé au cœur de l’été 1940, alors que la France était complétement désorganisée après la débâche face à l’armée allemande, la communauté de Taizé, dans une petite commune tranquille de Bourgogne. «Frère Roger avait eu l’idée qu’une communauté doit se mesure à un défi humain», explique Frère Émile, membre de Taizé depuis quarante ans. «Il n’y a pas de créativité dans la facilité» déclarait ainsi Frère Roger.

C’est ce qui l’a poussé à quitter la Suisse où il était né et à venir en France, en pleine guerre, pour accueillir des réfugiés. «Toute sa vie il a voulu composer avec les événements, répondre à la détresse du moment» poursuit Frère Émile. Aujourd’hui, la communauté continue sur cette voie en accueillant des réfugiés d’Irak ou de Syrie par exemple.

L’accueil des jeunes dès les années 1960

«Dans les années soixante, c’étaient les jeunes : Frère Roger essayait de comprendre le meilleur de ce qu’il se passait dans ces années-là» raconte le frère. «Il y avait une générosité, un désir de transformer le monde» qu’il fallait canaliser. «Frère Roger voulait que Taizé soit un lieu où les intuitions des jeunes soient prises au sérieux et qu’ils puissent mettre en œuvre ce qu’ils portaient».

«Cette longue aventure de Taizé, c’est à la fois l’histoire d’une communauté et un lieu où la vie intérieure d’une communauté est partagée : Frère Roger croyait beaucoup au partage de la prière» estime Frère Émile. Mais Taizé doit aussi s’adapter comme le fait l’Église à une époque complètement nouvelle où se fait sentir de plus en plus le souci envers l’environnement.

La vie de la communauté en exemple

Aujourd’hui comme hier, la priorité, comme l’a définie Frère Roger, «c’est le signe de communauté», «ce que peut exprimer la vie à plusieurs, où la réconciliation a lieu chaque jour, où les recommencements ont lieu chaque jour». La pastorale des jeunes et l’unité des chrétiens viennent ensuite, «peut-être de manière plus naturelle» considère Frère Émile.

Ce dimanche 16 août, c’était aussi le 15e anniversaire de la mort de Frère Roger, assassiné à Taizé par une déséquilibrée au terme de la prière du soir. La plupart des jeunes qui viennent sur place aujourd’hui ne l’ont pas connu. Mais «ce qu’ils retiennent de son histoire, selon Frère Émile, c’est qu’un homme a été habité par une vision de ce que pourrait être l’Église, l’humanité réconciliée et que ce n’est pas resté une idée. Il a su la traduire dans une vie. Cette longue vie est un message pour les jeunes : l’espérance qu’ils portent dans leur cœur elle peut se traduire et se vivre dans le réel.»

Entretien avec Frère Émile de la communauté de Taizé

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17 août 2020, 08:45