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Manifestation à Bogotà Manifestation à Bogotà 

Des évêques colombiens sonnent l’alarme sur l’augmentation de la violence

Plusieurs régions du pays sont mis en coupe réglée par des groupes armés qui font régner la terreur parmi les populations. Les évêques des zones concernées pointent un non-respect de l’accord de paix signé en 2016.

Vatican News

Dans un entretien accordé à la radio W et publié sur le site internet de la conférence épiscopale, l'administrateur apostolique de Popayán ainsi que les évêques de Quibdó, Tumaco, Istmina - Tadó et Cúcuta, ont exprimé hier leur préoccupation face à l'augmentation de la violence dans différentes régions du pays. Malgré les mesures de confinement dues à la propagation de la pandémie de Covid-19, les exactions menées des groupes armés dans les zones de Cauca, Norte de Santander et Nariño n'ont pas cessé. Au contraire, les menaces qui pèsent sur la population civile, les massacres, les déplacements et la terreur vont croissant.

Selon la mission de soutien au processus de paix de l'Organisation des États américains en Colombie, plus de 1 300 personnes ont dû fuir leurs foyers dans le département du Chocó en mai dernier à cause d'affrontements entre groupes armés.

Mgr Mario de Jesús Álvarez, évêque d'Istmina et de Tadó, affirme que de nombreuses familles en détresse se tournent vers l'Église lorsque «leurs enfants sont emmenés pour rejoindre des groupes armés» ; il raconte aussi comment la corruption ambiante a empêché les aides économiques envoyées par l’État central d’arriver à bon port.

Mgr Juan Carlos Barreto, évêque de Quibdó, explique à son tour que les accords de paix entre le gouvernement et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) n'ont pas mis fin à la violence ces dernières années. «Ces accords ont généré des effets positifs a cours des deux premières années, mais ils n'ont pas été respectés et, pour cette raison, d'autres groupes sont arrivés et ont tout pris». «Les accords ont conduit à un changement, a ajouté Mgr Manuel Ochoa, évêque du diocèse de Cúcuta, mais pas à une paix complète, vers laquelle nous tendons toujours». 

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11 août 2020, 13:12