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Des chrétiennes pakistanaises en prière lors des célébrations de Pâques, le 12 avril 2020. Des chrétiennes pakistanaises en prière lors des célébrations de Pâques, le 12 avril 2020. 

Sœur Ruth Lewis «mère des oubliés » de Karachi, est décédée

La religieuse franciscaine était une figure très reconnue et populaire au Pakistan.

Sœur Ruth Lewis, «mère des oubliés», n'a pas survécu à la propagation du coronavirus. Le centre d'accueil "Darul Sukoon" pour handicapés mentaux de Karachi, au Pakistan, qu'elle dirigeait depuis 2000, étant devenu un cluster.

La religieuse de la Congrégation des Franciscaines Missionnaires du Christ Roi est morte le 20 juillet à Covid-19, à l'hôpital "Agha-Khan" de la capitale pakistanaise, où elle a été admise le 8 juillet, après avoir été testée positive au virus contracté dans le même centre, où 21 enfants ont été infectés.

La douleur des sœurs, du personnel et des invités du centre était grande : «Notre cœur est brisé parce que nous avons perdu une partie de nous, une mère, une sœur et une source d'inspiration. Ses services pour les enfants et les personnes handicapées et abandonnées par la société ont été extraordinaires», peut-on lire dans une déclaration publiée sur Facebook. 

Une célébrité au Pakistan

Née en 1945, Soeur Ruth Lewis était venue à "Darul Sukoon", fondée par soeur Gertrude Lemmens, en 1969. Depuis lors, elle n'en n’est jamais partie, s'occupant de ses 150 pensionnaires: tous des enfants et des adolescents abandonnés par leur famille parce qu'ils sont considérés comme des "monstres" en raison de leurs difformités et de leurs handicaps. Pour eux, Sœur Ruth était devenue leur mère : «Elle les considérait comme ses enfants. Elle a travaillé sans relâche pour construire leur personnalité», se souviennent ses sœurs et les autres acteurs de cette communauté atypique.

Ce travail qui lui a valu une renommée qui dépasse les frontières de la petite Église catholique au Pakistan, au point qu'elle a pu obtenir des subventions publiques pour le centre dont les services sont financés par des dons. Pour ce dévouement total à "ses" enfants, elle a également reçu le prix "Pride of Karachi" le 18 janvier 2014, et en 2018, elle a reçu le prix "Hakim Mohammad Saeed" du gouverneur du Sind pour son service social en faveur de l'humanité pauvre et souffrante, sans aucune discrimination.

La nouvelle de sa mort a eu une grande résonance au Pakistan. Des messages de condoléances ont été envoyés par plusieurs personnalités pakistanaises : «Sa généreuse contribution à notre société restera à jamais dans les mémoires et sera toujours appréciée», a déclaré le porte-parole du gouvernement du Sind. Aseefa Bhutto-Zardari, fille de l'ancien Premier ministre Benazir Bhutto, a parlé d'une «perte tragique» pour le centre et tous les citoyens de Karachi.

Ce matin, les funérailles ont été diffusées sur la page Facebook de "Darul Sukoon". 

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22 juillet 2020, 18:23