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Un soldat dans un village du Sahel, au Burkina Faso, en mars 2019 Un soldat dans un village du Sahel, au Burkina Faso, en mars 2019 

Burkina Faso: la Caritas s’inquiète de la montée du terrorisme dans le pays

La menace djihadiste au Burkina Faso mine l'unité et la stabilité de la société dans tout le pays. Un constat inquiet émis par l’Organisation catholique pour le développement et la solidarité (OCADES), la Caritas locale, dans son dernier rapport annuel.

Vatican News

Depuis la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi en Libye en 2011, et après la naissance de l'État islamique autoproclamé en Irak, plusieurs groupes islamistes armés ont commencé à semer la terreur dans plusieurs États de la région du Sahel, dont le Burkina Faso, rappelle l’OCADES dans son rapport annuel publié le 23 juillet dernier.

Parmi ces pays déstabilisés figure le Burkina Faso, où ces dernières années des groupes extrémistes se sont installés de manière permanente dans le nord-est du pays, en tirant parti du sentiment de marginalisation politique et économique de certains groupes ethniques. Depuis 2015, les attaques des groupes islamistes ont causé des centaines de morts et le déplacement de plus de 765 000 personnes à l'intérieur du pays. Parmi les cibles de plus en plus fréquentes figurent les responsables et les membres de la minorité chrétienne, qui ont été victimes d'au moins cinq attentats depuis le début de cette année. 

Appel au dialogue

Le terrorisme djihadiste remet de plus en plus en question la coexistence ethnique et religieuse au Burkina Faso, historiquement pacifique. Selon le rapport de l’OCADES, même dans les diocèses catholiques qui ne sont pas encore l'objet d'attentats, on constate une évolution des comportements : le climat de suspicion s'accroît et le terrorisme est devenu un sujet tabou, tandis que le débat public est de plus en plus conflictuel. Des tensions qui compromettent le déroulement pacifique des élections législatives du 22 novembre prochain, estime la Caritas burkinabè, dans le sillage des évêques qui se sont exprimés à ce sujet lors de leur dernière assemblée plénière en juin.

Pour contrer cette dérive, l'organisation caritative catholique soutient donc la nécessité d'un dialogue fort entre l'État et les acteurs de la société civile, et appelle à renforcer le dialogue interreligieux, par exemple par la participation des chefs religieux aux fêtes des autres communautés confessionnelles. Pour sa part, l’OCADES est engagée dans diverses initiatives pour aider la population la plus vulnérable. En 2019, avec le soutien de Caritas Internationalis et d'autres partenaires, elle a affecté 10,2 milliards de francs CFA (environ 154 233 euros) à l'aide aux personnes déplacées et aux nécessiteux et à la construction d'environ 90 écoles.

(LZ)

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28 juillet 2020, 12:32