Manifestation contre le racisme à Johannesburg en septembre 2019. Manifestation contre le racisme à Johannesburg en septembre 2019. 

Un évêque sud-africain rappelle que le racisme est un «péché devant Dieu»

Un évêque sud-africain rappelle que le racisme est un «péché devant Dieu». Près de 30 ans après la fin de l’apartheid, les réflexes de ségrégation raciale demeurent ancrés dans les comportements et les opinions d’une partie de la population sud-africaine. Un évêque catholique invite les personnes racistes à la conversion et à la repentance.

«Le peuple d'Afrique du Sud est fièrement multicolore, multiculturel et multilingue»: Mgr João Noé Rodrigues, évêque de Tzaneen, l’écrit dans une note, exhortant les fidèles à contrer le phénomène du racisme dont les conséquences, causées dans le passé par l'apartheid, se reflètent encore sur la nation sud-africaine.

«Même si nous vivons dans une nouvelle Afrique du Sud démocratique et non-raciale» explique l’évêque, «nous portons tous en nous les blessures du passé. Pour cette raison, nous sommes tous appelés à participer à la lutte pour la guérison, la justice et l'égalité», bien qu'il s'agisse d'une «lutte complexe qui exige une attention et une planification constantes au sein des organisations politiques, civiles, religieuses et économiques». «Chaque victoire dans cette bataille, aussi insignifiante soit-elle, est une contribution vitale à la construction d'une nation véritablement unie et démocratique», poursuit l’évêque sud-africain.

Ne pas retomber dans les vieilles habitudes racistes

L'évêque de Tzaneen nous invite donc à lutter contre les préjugés, en particulier parmi les générations plus âgées, afin d'atteindre «une attitude sincère de respect et d'intégration, indépendamment de la couleur ou de la culture du peuple». Mais l'autocritique est également nécessaire, écrit-il, car «nous retombons facilement dans les vieilles habitudes racistes et cela indique qu'il y a encore beaucoup à faire».

«Le racisme est un péché devant Dieu» qui nous a créés «à son image et à sa ressemblance», rappelle le prélat ; c'est «une terrible maladie qui guette l'esprit et l'âme de l'homme car elle nie l'humanité commune à tous». Être raciste signifie commettre «un crime» qui devrait être «puni par la loi».

Trouver un chemin de guérison

D'où l'exhortation du prélat à «guérir», c'est-à-dire à «comprendre la dignité profonde» que possède chaque homme, «indépendamment de sa culture, de la couleur de sa peau ou de son origine». «Dieu peut pardonner et guérir les racistes», précise Mgr Rodrigues, «tant qu'ils reconnaissent leur péché, se repentent et cherchent le salut». La pensée de l'évêque de Tzaneen s'adresse donc aux communautés ecclésiales qui «sont appelées à être un lieu où se déroule un tel chemin de guérison». «L'Église ne devrait pas être un lieu où les racistes peuvent trouver un foyer! Il faut plutôt les amener à affronter l'Évangile et les exhorter à se repentir, dans un esprit de conversion», martèle l’évêque.

Quant aux victimes de discrimination raciale, Mgr Rodrigues les encourage à mettre la douleur qu'elles ont subie «dans la prière et la foi en Jésus-Christ», sans réprimer la souffrance qui laisse les blessures du passé ouvertes, avec «un impact négatif» sur leur vie quotidienne. «Vous saurez que vous êtes guéris», explique l'évêque sud-africain à ceux qui ont vécu des épisodes racistes, «lorsque vous pourrez vous souvenir et partager les expériences douloureuses de votre vie, mais vous resterez en paix en vous-même. Vous saurez que vous êtes guéri lorsque vous verrez dans ces mêmes expériences une nouvelle force et une victoire personnelle car plus aucune douleur ne vous retient en otage».

Il faut dire non à la vengeance, donc, et oui, au contraire, aux actions justes, à la suite du Christ, Celui qui «crucifié sans péché ni culpabilité, a vaincu la mort», souligne enfin l’évêque sud-africain.

Vatican News Service - IP

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31 juillet 2020, 12:32