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Attente d'une distribution de nourriture devant une église catholique de Bangkok, la capitale thaïlandaise, 25 mai 2020 Attente d'une distribution de nourriture devant une église catholique de Bangkok, la capitale thaïlandaise, 25 mai 2020 

Thaïlande: l’engagement des missionnaires malgré la pandémie

Dans ce pays asiatique frontalier avec la Birmanie, l'action de l'Église pour apporter l'Évangile et lutter contre la pauvreté a subi de durs revers mais ne s'est pas arrêtée. Témoignage d’un missionnaire xavérien, qui s’est rendu dans des camps de réfugiés.

Federico Piana- Cité du Vatican

Dans l'immense district d'Umphang, dans la province thaïlandaise de Tak, à la frontière avec le Birmanie, se trouve peut-être la plus petite communauté catholique de la région : quatre familles en tout, dont une vit juste de l'autre côté de la frontière avec la Thaïlande. Leur soin spirituel et pastoral est confié à un missionnaire xavérien, le père Alessio Crippa, qui se réjouit de la réouverture des églises après leur confinement forcé: «Les choses reviennent lentement à la normale, maintenant les fidèles peuvent célébrer l'Eucharistie ensemble, ils peuvent à nouveau se sentir une communauté vivante. Nous l'attendions depuis longtemps, reconnaît-il. Pour les quatre familles de ma région, c'était différent: d'habitude, les messes sont célébrées dans la maison de chacun et même pendant la quarantaine, nous, les missionnaires, nous nous déplacions de maison en maison en évitant toutefois le moindre rassemblement. En fin de compte, nous n'avons jamais interrompu les célébrations».

Des projets éducatifs pour lutter contre la pauvreté

Le long de la frontière du district d'Umphang, depuis trois ans, des projets éducatifs et culturels xavériens impliquant différentes ethnies et religions fleurissent, y compris dans des villages birmans: «C'est ici que l'on trouve le plus de pauvreté. À une époque, les frontières entre les deux pays n'existaient pas et beaucoup de personnes qui se retrouvent aujourd'hui divisées appartiennent à la même cellule familiale», explique le père Crippa, qui ne cache pas les difficultés d'exercer un apostolat couvrant une aire géographique si vaste: «Pour atteindre un seul village, il faut trois heures et demie de voiture. C’est très exigeant». Et pourtant, le découragement n'est pas un nom qui entre dans son vocabulaire: «Le mois prochain, nous allons lancer un projet de création d'un refuge pour les enfants et leur éducation».

L'activité missionnaire mise au défi par le virus

Difficulté d'atteindre les villages, difficulté de pouvoir rencontrer et parler avec les familles, quasi impossibilité de collaborer avec le camp de réfugiés qui accueille des milliers de personnes: la pandémie a porté un coup sévère à toutes les activités du missionnaire xavérien et de ses confrères, mais elle ne les a certainement pas arrêtés. «Dans le camp de réfugiés, il y a un problème d'espace, témoigne le père Crippa, les gens sont entassés dans des tentes. Beaucoup essaient de travailler en dehors de la structure, dans une situation d'illégalité tolérée, mais le virus empêche cela aussi. Et l'aide à l'intérieur du camp diminue. L'indice de pauvreté s'élève en flèche».

Au 8 juin, la Thaïlande enregistre 3112 cas de coronavirus, 2972 guéris et une soixantaine de décès. 

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08 juin 2020, 10:32