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Manifestation de membres du clergé catholique, le 8 juin 2020 à Washington, dans le cadre des marches qui ont suivi la mort de George Floyd. Manifestation de membres du clergé catholique, le 8 juin 2020 à Washington, dans le cadre des marches qui ont suivi la mort de George Floyd. 

L’Église catholique américaine organise une Semaine de la liberté religieuse

Cette semaine, du 22 au 29 juin, l’Église catholique américaine organise une Semaine pour la liberté religieuse, autour de huit intentions de prière (une par jour) élaborées par la conférence épiscopale.

La date du 22 juin, qui lance cette Semaine, correspond à la mémoire de deux saints qui furent des héros de la liberté religieuse, John Fisher et Thomas More, martyrisés pour avoir refusé de reconnaître Henri VIII comme chef suprême de l’Église d’Angleterre. Et la Semaine sera conclue le 29 juin, jour de la fête des saints patrons de Rome, saint Pierre et saint Paul.

Une intention de prière est prévue pour chaque jour. Le premier jour est dédié à la prière pour la liberté dans l’assistance de santé, un sujet particulièrement sensible aux États-Unis, où la tendance à la judiciarisation et la pression financière exercée sur les hôpitaux catholiques les mettent en difficulté s’ils refusent d’appliquer certains actes portant atteinte à la vie humaine, comme la stérilisation ou l’avortement. «Il est impensable que la mission de guérison de l'Eglise puisse être compromise en détruisant des vies innocentes et en portant préjudice aux personnes dont nous sommes appelés à prendre soin», martèlent les évêques.

La deuxième intention est dédiée à la liberté de culte pour toutes les religions, dans un contexte de multiplication des profanations, des attentats et des agressions physiques contre les ministres du culte et ceux qui y assistent. Les fidèles et minorités religieuses de Chine, les orphelins, et les églises situées à la frontière sud avec le Mexique seront au centre des intentions des journées suivantes. Une intention spécifique sera aussi réservée aux écoles catholiques et à la liberté de l’enseignement.

L'avant-dernier événement sera consacré à la République centrafricaine, avec l'intention de prier pour que l'État «trouve le chemin de la paix et de la réconciliation». Malgré de nombreux épisodes de violence, le pays a également vu la naissance d'un mouvement interreligieux qui a uni les catholiques, les évangéliques et les musulmans en faveur de la reconstruction sociale nationale, et l’épiscopat américain veut faire mieux connaître cette expérience vécue dans ce pays très peu connu aux États-Unis, et dans lequel le Pape François avait choisi d’ouvrir symboliquement la Porte Sainte du Jubilé de la Miséricorde.

Ne pas tomber dans le piège de la violence politique

La Semaine de la liberté religieuse se terminera par une invocation à Dieu afin de se «souvenir de la dignité de tous». Aujourd'hui, en effet, surtout en politique, nous assistons à une confrontation «au vitriol», menée avec «un langage très dur dans lequel personne ne gagne». «Ce dont nous avons plutôt besoin, c'est d'un dialogue honnête et civilisé. Cela signifie que nous devons traiter tout le monde comme digne de notre respect et digne d'être entendu », insistent les évêques.

Cette intention particulière s’inscrit bien sûr dans le triple contexte de la crise liée à la pandémie de Covid-19, des manifestations du mouvement “Black Lives Matter” et de la campagne présidentielle, qui montrent des signes inquiétants de fracture sociale et de violence symbolique mais aussi physique.

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22 juin 2020, 17:33