Recherche

Une manifestation pour la paix à Juba au Soudan du Sud, le 9 décembre 2019. Une manifestation pour la paix à Juba au Soudan du Sud, le 9 décembre 2019.  

Appel œcuménique contre les violences au Soudan du Sud

Malgré un accord de partage du pouvoir entre Salva Kiir et Riek Machar, le Soudan du Sud est toujours plongé dans une spirale de violences. Ceux qui ont commis des violences devront rendre compte à Dieu, avertit le Conseil des Églises du Soudan du Sud (Sscc), dans une note diffusée ces derniers jours et rapportée par le blog de l'Amecea (Association des membres des conférences épiscopales d'Afrique de l'Est).

Au Soudan du Sud, malgré les progrès vers l'application de l'accord de paix, les violences intercommunautaires se poursuivent dans ce pays regorgeant d'armes, où elles ont fait 658 morts et 452 blessés au premier trimestre 2020, selon les Nations unies.

Après des mois de négociations, les deux rivaux, Salva Kiir et Riek Machar, ont accepté en février dernier de former un gouvernement d'union nationale, afin d'en finir avec une guerre civile qui a fait en six ans plus de 380 000 morts et provoqué une crise humanitaire catastrophique. La formation d'un gouvernement d'union nationale était le point clé de l'accord de paix conclu en septembre 2018 à Addis Abeba.

Depuis, la principale pomme de discorde était le contrôle des 10 Etats que compte le pays, en particulier les Etats producteurs de pétrole, principale source de richesse du pays. Mercredi 17 juin, le président et le vice-président ont conclu un accord pour le partage de ces Etats. 

Brutalité dans tout le pays 

Le Conseil des Eglises du Soudan du Sud parle dans son appel de la brutalité perpétrée «dans presque tous les États du pays» et condamne «l'aggravation des pertes en vies humaines et la destruction de biens appartenant à des populations déjà appauvries par les conflits précédents». 

Des épisodes dramatiques qui «attristent profondément» l'Église du Soudan du Sud, poursuit la note. «Dieu nous regarde et nous tiendra pour responsables du manque de respect pour le caractère sacré de la vie». Dans le même temps, l'organisation œcuménique appelle à la «consolidation de la paix», exhortant le gouvernement à trouver les moyens de mettre fin aux affrontements en cours et à faire en sorte que les gens s'engagent sur la voie de la réconciliation.

Guérir les blessures du passé

«Nous appelons le gouvernement de transition revitalisé pour l'unité nationale», écrit le Conseil des Églises, «et tous les groupes d'opposition à mettre immédiatement fin à cette violence dévastatrice et multiple». Mais la population est également appelée à «une coexistence harmonieuse, car nous sommes tous liés par le destin et l'amour mutuel dans cette terre bien-aimée qui est la nôtre».

Dans cette lettre également, un appel fort à un sentiment de repentir collectif pour guérir les blessures du passé : «Nous demandons au peuple du Soudan du Sud de se repentir de ses péchés, de se pardonner les uns les autres et de se réconcilier avec Dieu». De son côté, les Églises assurent qu'elles resteront fidèles à leur «ministère de réconciliation» : «Nous continuerons à prier et à travailler pour notre pays, car nous croyons qu'il y a encore de l'espoir. N'abandonnons pas», ont conclu les chefs religieux.

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

24 juin 2020, 16:09