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Le Pape François et le père Adolfo Nicolás. Le Pape François et le père Adolfo Nicolás. 

Le père Nicolás, un homme de Dieu au service du Pape et de l'Eglise

Le préposé général des jésuites, le père Arturo Sosa Abascal, rappelle à Vatican News la figure du père Adolfo Nicolás, à la tête de la Compagnie de Jésus de 2008 à 2016, qui est décédé le 20 mai à Tokyo à l'âge de 84 ans. Le père Nicolás avait fondé son leadership «sur la confiance dans les autres, qui était aussi une confiance dans le Seigneur».

Propos recueillis par Giancarlo La Vella et Amedeo Lomonaco-Cité du Vatican 

Le père Adolfo Nicolás a été le premier préposé général de la Compagnie de Jésus à voir l'un de ses frères, le cardinal Jorge Mario Bergoglio, alors archevêque de Buenos Aires, monter sur le trône de Pierre. Élu le 19 janvier 2008 à la trentième vice-présidence de la Commission européenne, il a repris l'héritage du père Peter Hans Kolvenbach. Les liens profonds avec l'Asie et le Japon, qui ont marqué le dense parcours formatif et spirituel du père Nicolás, seront également scellés par son dernier adieu : les funérailles auront lieu à Tokyo samedi 23 mai à 17 heures, dans l'église de Saint Ignace.

Le même jour, l'actuel préposé général des jésuites, le père Arturo Sosa, présidera à 10h30 une messe commémorative dans l'église du Gesù à Rome. Le père Sosa, rappelle l'héritage de son prédécesseur.:

Le père Adolfo Nicolás a apporté une grande contribution à la restructuration de la mission et de la structure de soutien de la Compagnie. Ces dernières années, la Compagnie a connu une diminution du nombre de ses membres, mais aussi une augmentation des engagements apostoliques dans différentes parties du monde. À cette époque, le père Nicolás, suivant les orientations de la 35e Congrégation générale, a réalisé un important plan de restructuration de la Compagnie qui n'est pas encore terminé. Mais c'est son impulsion qui a rendu cela possible. 

Le père Nicolás a dirigé la Compagnie de Jésus pendant plus de 8 ans, de 2008 à 2016. Quels ont été les défis les plus difficiles à relever durant cette période ?

Ils ont été nombreux et exigeants car la Compagnie, durant cette période, a grandi dans sa variété culturelle interne et aussi dans sa présence dans différents endroits en Afrique, en Asie, en Amérique latine et aussi en Europe et aux États-Unis. La Compagnie a beaucoup changé au cours de cette période du point de vue de sa conformation culturelle interne. Parmi les défis à relever figurent ceux de la promotion d'une authentique formation interculturelle, de la création d'un esprit d'universalité tenant compte de la diversité. Mais il faut profiter de cette diversité pour avoir vraiment une société universelle. 

La Compagnie de Jésus a un lien particulier avec le Souverain Pontife. Comment le père Nicolás a-t-il vécu cette relation ?

Il le vit avec l'esprit caractéristique de la Compagnie : celui de se mettre au service du Saint-Siège avec tout ce qui est possible. Il y avait un lien très profond avec le pape Benoît XVI. Et plus encore avec le Pape François. Le lien entre le père Nicolás et le Pape François était très amical et aussi un lien de collaboration mutuelle. Le Pape François a trouvé dans le père Nicolás une personne prête à donner un coup de main à tout ce dont le Saint-Siège avait besoin. 

Père Sosa, quel héritage avez-vous reçu du père Nicolás ?

Plusieurs choses. L'un est sa profonde expérience de Dieu. Le père Nicolás est un homme de Dieu. Une autre est son intelligence à comprendre, en profondeur, la complexité du monde. Une personne qui a une grande capacité à avoir un regard universel, mais sans perdre le sens du concret de chaque situation. Le père Nicolás avait également une confiance totale dans ses collaborateurs. Il savait qu'il ne pouvait pas faire les choses tout seul. Il avait besoin d'une équipe et avait une grande confiance en ceux qu'il choisissait pour être pères provinciaux ou directeurs des différentes institutions. Un leadership basé sur la confiance dans les autres, qui était aussi une confiance dans le Seigneur. Son leadership était basé sur la confiance, l'écoute et la capacité à comprendre la diversité des situations. L'intelligence et le discernement accompagnaient ses décisions. C'est le grand héritage que nous avons reçu du père Nicolás. 

 

 

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22 mai 2020, 10:49