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Des migrants du camp de Ritsona, où 21 demandeurs d'asile ont été contaminés par le virus Des migrants du camp de Ritsona, où 21 demandeurs d'asile ont été contaminés par le virus 

Le JRS demande aux européens d'être solidaires des migrants

Suspension des programmes d’accueil ou des procédures d’asile, les migrants présents en Europe mais également aux frontières de l’espace Schengen vivent dans des conditions pénibles voire intenables, avec un accès limité au soin. Sur leur site internet, le Jesuit Refugee Service estime que «la pandémie devrait nous rappeler l’importance de la solidarité».

Entretien réalisé par Marie Duhamel – Cité du Vatican

Une mesure exceptionnelle pour aider les migrants au Portugal. Le gouvernement a décidé de régulariser temporairement les immigrants en attente de titres de séjour, ainsi que les demandeurs d’asile, le temps que durera la pandémie de Covid-19. Ils pourront être pris en charge à domicile en cas de symptômes ou bénéficier des mesures de protection de l’emploi.

Ce geste a retenu l’attention de plusieurs députés de différentes tendances politiques en France qui y voient outre une manifestation de solidarité, «une mesure de salubrité publique qui protège tous les habitants». Les députés Olivier Faure du parti socialiste, Sonia Krimi de La République en Marche, ou le communiste Fabien Roussel demandent, à leur tour, une régularisation temporaire au pouvoir public.

Leur appel intervient alors que la France a décidé de prolonger ses contrôles aux frontières jusqu’au 30 octobre prochain, en raison du virus et toujours de la «menace terroriste».

Contrôles aux frontières

Au total, 13 Etats de l'Union européenne, ainsi que la Suisse et la Norvège, également membres de Schengen, ont rétabli des contrôles aux frontières en raison de l'épidémie. Des dérogations aux règles de libre-circulation. Un moindre mal par rapport à une fermeture pure et simples des frontières nationales envisagées par certains États membres de l’UE. Pour les éviter, les dirigeants européens se sont finalement entendus le 17 mars dernier sur la fermeture des frontières extérieures de Schengen, une source de préoccupation pour les Nations unies ainsi que les associations de défense des migrants. Car cela empêche de facto des demandeurs d’asile de trouver refuge en Europe comme ils en ont le droit.

A Bruxelles, le bureau européen du Jesuit refugee service lance un appel à la solidarité. Le père José Ignacio Garcia, président des JRS Europe, revient sur les menaces qui pèsent actuellement sur les migrants, une population particulièrement vulnérable en cette période de pandémie

Entretien avec le père Jose Ignacio Garcia , directeur du JRS Europe

Les ONG interpellent les autorités d’autant qu’elles sont aujourd’hui contraintes au télétravail. Les visites dans des camps fermés ou d’accueil sont suspendues. À Bruxelles, le Jesuit Refugee Service rappelle que leur service d’aide aux migrants, comme les consultations légales, sont fonctionnelles par téléphone ou par mail dans de nombreux pays en Belgique, en Espagne ou à Malte. En Croatie, un centre d’appel vient d’être inauguré en farsi et en arabe. 

Soulignons que depuis la réalisation de cet entretien, le camp de Ristona à 80km au nord d’Athènes a été infecté au coronavirus et placé en quarantaine. Vingt-et-un demandeurs d’asile y sont contaminés. En Grèce, le gouvernement a par ailleurs décidé de mettre fin au gel des procédures de demande d’asile mis en place après la décision de la Turquie d’ouvrir ses frontières aux migrants. 

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02 avril 2020, 20:01