Le Pape François rencontrant les évêques du Japon le 23 novembre 2019, à la nonciature de Tokyo. Le Pape François rencontrant les évêques du Japon le 23 novembre 2019, à la nonciature de Tokyo.  

L'Eglise japonaise se penche sur la question des abus sexuels

Depuis 2002, les évêques enquêtent sur les abus sexuels commis par le clergé et les religieux au Japon, mais les rapports étaient jusqu'ici très opaques. La conférence montre sa détermination et joue la transparence.

Vatican News

Seize cas, qui ne représentent que «la partie émergée de l'iceberg» car il est très probable qu'il y ait encore des personnes qui ne peuvent pas porter plainte, et donc que le nombre réel de victimes d'abus et de violences sexuelles reste inconnu. Voilà ce qui ressort d'un récent rapport publié par la conférence épiscopale japonaise. Depuis 2002 l'Eglise du Japon enquête sur les cas d'abus sur mineurs, mais ces derniers mois, les évêques ont décidé de renfocer leur lutte contre ce fléau. Un défi qui passe avant tout par plus de transparence. C'est pourquoi le dernier rapport est consultable en ligne sur le site de la conférence épiscopale. Un rapport doublé de nouvelles lignes directrices préconisées par l'Eglise japonaise.

«En raison de la difficulté à comprendre la situation et les méthodes d'enquête, ce rapport est sorti très tard, mais maintenant nous avons décidé de publier les résultats», écrit l'archevêque de Nagasaki, Joseph Mitsuaki Takami, le président de la conférence épiscopale, dans une lettre accompagnant les recherches. «Nous voulons profiter de cette occasion pour demander pardon aux victimes et à toutes les personnes impliquées, ajoute-t-il, en promettant que le travail se poursuivra pour comprendre pleinement la réalité et que tout sera fait pour empêcher que ces choses ne se reproduisent».

De nouvelles directives

Le dernier rapport révèlent que la plupart des abus remontent aux années 1950, 1960 et 1970 ; même si les deux cas les plus récents datent de 2010. Parmi les personnes accusées figurent sept prêtres diocésains japonais, huit religieux ou missionnaires (dont sept étrangers), plus une personne dont le rôle est inconnu. Lorsque l'auteur a admis les accusations - lit-on dans le rapport - une réponse a été faite selon les souhaits de la victime, dans de nombreux cas, en parvenant à une forme de solution ou de "conciliation", tandis que lorsque le suspect a rejeté l'accusation ou refusé de répondre pendant l'enquête, l'affaire «s'est terminée par une réponse inadéquate, c'est-à-dire "par des excuses de l'évêque diocésain ou du supérieur».

Le rapport met également en évidence de nombreuses lacunes dans le traitement de certains cas. Une insuffisance à laquelle la conférence épiscopale japonaise veut remédier. Ainsi, les évêques préconisent que les diocèses et les congrégations concernés devront mettre en place des "comités de tiers" qui examineront si ces tristes épisodes ont été traités de manière adéquate. «Dans les six mois, les évêques diocésains devront rendre compte au président de la conférence épiscopale des résultats de leurs enquêtes explique le rapport qui rappelle que l'engagement de l'Eglise japonaise «reste entier pour continuer à travailler à l'éradication de toutes les formes d'abus et de violence».

Le dossier consultable en ligne donne enfin des indications sur la manière de se comporter du point de vue des procédures, à la lumière du Motu proprio du pape Francis Vos estis lux mundi promulgué le 9 mai 2019.

 

 

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11 avril 2020, 18:19