Des religieuses dans une rue de Caracas, le 25 mars 2020 Des religieuses dans une rue de Caracas, le 25 mars 2020 

Le coronavirus au Venezuela, «une tragédie dans la tragédie»

Mgr Jaime Villarroel, évêque de Carúpano, sur la côte nord-est du Venezuela, évoque la situation préoccupante de son pays face à la crise du coronavirus, ainsi que le rôle de l’Église, notamment dans l’aide alimentaire apportée aux enfants.

«En ce moment au Venezuela nous sommes aussi en quarantaine. Nous sommes confinés dans nos maisons, témoigne Mgr Villarroel dans un message relayé par L’Aide à l’Eglise en Détresse. L’Église aide et prend soin des plus fragiles, en collaboration avec les autorités sanitaires du pays. Nous transportons des kits alimentaires pour les enfants et les personnes âgées et devons acheminer la nourriture la plus essentielle. Nous manquons de masques et de gants pour éviter les contacts avec d’autres personnes», déplore-t-il. Le Venezuela et ses 32 millions d'habitants compte à ce jour un peu plus d’une centaine de cas positifs au coronavirus, et un premier décès a été enregistré ce jeudi. Des mesures drastiques de confinement ont été décidées pour tout le pays par le président Nicolas Maduro afin de contenir la propagation, qui serait dramatique pour un système sanitaire à bout de souffle.

200 lits d'hôpitaux disponibles dans le pays

«La situation est très difficile au Venezuela, confirme l’évêque de Carúpano. Le système est détruit, et la société démantelée. Nous ne pouvons pas bien cerner la situation car l’information des autorités administratives du gouvernement est opaque». La région où se déroule sa mission d’évêque «est très pauvre et nous n’avons pas d’essence, explique-t-il. Pour les visites à domicile, il faut un permis de conduire spécial. En ce moment nous gérons une cantine pour 600 enfants. Nous ne pouvons que difficilement nous déplacer car les voies de communication sont hors d’usage: nous essayons tout de même cette semaine de porter de la nourriture à ces enfants, mais la situation est très précaire. La capacité en lits à l’hôpital n’est pas suffisante pour une pandémie (200 lits), et la structure hospitalière est complètement désorganisée. C'est une tragédie dans la tragédie», résume le prélat.

Dans le pays, le soutien matériel apporté par l’Eglise est important, puisqu’elle fournit au plus démunis des kits alimentaires, des kits de nettoyage (savon, eau de javel, etc...) ainsi que des kits de protection (masques, etc..). A la fin de son message, Mgr Villarroel lance donc un appel aux dons

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27 mars 2020, 12:45