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Un homme en prière dans l'église Santa Maria delle Grazie, à Milan, le 1er mars 2020. Un homme en prière dans l'église Santa Maria delle Grazie, à Milan, le 1er mars 2020. 

Coronavirus: l’Église italienne fait face à un «changement d’époque»

La Conférence épiscopale italienne explique dans une déclaration que malgré l'arrêt de la célébration des messes publiques, les prêtres sont disponibles pour accompagner le cheminement des fidèles, avec la prière et le sacrement de la réconciliation.

Consciente que l'arrêt des célébrations de la messe avec les fidèles a choqué et désorienté les prêtres, les communautés religieuses et tout le peuple de Dieu, la Conférence épiscopale italienne précise dans une déclaration que la décision a été acceptée en raison de la protection de la santé publique. Ces dispositions drastiques, qui seront en vigueur au moins jusqu'au 3 avril, ont été adoptées à la suite de l'extension à l'ensemble de l'Italie des mesures restrictives décidées hier par la présidence du Conseil des ministres pour lutter contre la propagation du coronavirus.

«Cette situation sans précédent doit pouvoir rencontrer une réponse qui ne soit ni résignée ni désarmante, lit-on dans le communiqué. L'engagement avec lequel l'Église italienne, en particulier à travers ses diocèses et ses paroisses, fait face à ce temps qui, comme le rappelle le Pape François, constitue un changement d'époque, à bien des égards troublant». Pour la CEI, c'est «une période d'énorme responsabilité». Dans le texte du communiqué, il est également précisé : «Plus que de souffler sur la peur, plus que de se concentrer sur les limites et les interdictions du décret, l'ensemble de l'Église ressent une énorme responsabilité de proximité avec le pays».

Les prêtres à la disposition du peuple

La Conférence épiscopale rappelle ensuite que les églises restent ouvertes et que les prêtres sont disponibles «pour accompagner le cheminement spirituel des personnes par l'écoute, la prière et le sacrement de la réconciliation», pour célébrer l’eucharistie «chaque jour, sans les personnes, mais pour toutes les personnes», pour visiter les malades et les personnes âgées, y compris pour les sacrements des malades, et pour aller dans les cimetières pour la bénédiction des morts.

Au niveau des diocèses et des paroisses, en outre, les services essentiels en faveur des pauvres sont garantis, tels que les cantines, les dortoirs, les centres d'écoute, comme l'écrit Caritas Italiana, qui invite à «ne pas négliger les nouveaux nécessiteux et aussi ceux qui vivaient déjà dans des situations difficiles et qui voient leur condition s'aggraver».

Enfin, les initiatives se multiplient, conformément à la réglementation, et le Secrétariat général de la Conférence épiscopale prépare une série d'aides qui peuvent accompagner les personnes, les familles et les petits groupes de fidèles. Les médias de l'Église catholique italienne, enfin, développent «de nouvelles initiatives, des programmes orientés vers la prière et l'offre de clés d'interprétation à la lumière de la foi» durant cette période de crise.

Quelques notes d'espoir en Italie

Dans ce climat éprouvant, la presse italienne relate tout de même quelques éléments encourageants, avec notamment un recul de l'épidémie à Codogno, le premier foyer épidémique dans le pays, où les mesures de confinement mises en oeuvre depuis février semblent porter leurs fruits, malgré de nombreux flottements dans la gestion de crise. L'état de santé du premier patient qui avait été hospitalisé dans un état grave s'est maintenant amélioré et il a pu retrouver une respiration autonome.

Par ailleurs, à Rome, le nombre d'admission dans les hôpitaux était ce mardi moindre que ne le craignaient certains spécialistes à la lumière du chaos vécu dans plusieurs hôpitaux de l'Italie du Nord, notamment à Milan, Bergame et Crémone, où certains médecins avaient évoqué un tri des malades correspondant à une médecine de guerre.

Pour le moment, la situation sanitaire reste relativement sous contrôle à Rome, qui s'est vidée de ses touristes. La plus grande prudence demeure requise et les habitants restent invités à limiter au maximum leurs déplacements et leurs interactions sociales, y compris dans leur vie privée. Même les visites familiales sont déconseillées, sauf nécessité absolue.

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10 mars 2020, 17:42