Un jeune kirghize à cheval à Dacha-Suu, près de Bishkek, le 16 février 2020 Un jeune kirghize à cheval à Dacha-Suu, près de Bishkek, le 16 février 2020 

Kirghizstan: à la découverte d’une Église méconnue

Deux prêtres et un diacre américains ont récemment entrepris un voyage à la découverte de la communauté catholique du Kirghizstan. Ils ont été marqués par l’attention accordée par les prêtres et religieux aux quelque 1500 fidèles constituant ce petit troupeau, dépositaire d’une foi qui a survécu au soviétisme.

Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican 

«Dieu est proche du Kirghizstan», expliquent à l’Agence Fides trois catholiques américains, le père Larry Machado, du diocèse de Stockton, le diacre Chris Smith, du diocèse d’Austin, et le père John Gancarz, du diocèse d’Hartford. Après avoir visité ce pays d’Asie centrale, ils ont réalisé une vidéo intitulée “Kirghizstan: Dieu est proche”, un reportage dans lequel ils racontent la vie de la communauté catholique et montrent ses principaux lieux de culte au Kirghizstan, comme la paroisse de la capitale Bichkek, la chapelle dédiée à Sainte Mère Teresa de Calcutta, et le monument aux morts polonais de la II° Guerre mondiale de Jalalabad.

Environ 1500 fidèles catholiques

«La nation représente un mélange de cultures très intéressant, précisent-ils. Sur cette terre vivent ensemble des personnes aux origines russes, asiatiques et musulmanes. Nous avons trouvé un pays de quelques 6 millions d’habitants dont 90% se disent musulmans. La population chrétienne est très réduite, et plus encore la population catholique: nous parlons d’environ 1500 fidèles. Sur cette terre, la majeure partie des catholiques sont présents grâce au sacrifice de leurs grands-parents qui, durant le régime soviétique, furent déportés ici depuis l’Allemagne, la Pologne et la Russie. Dans cette histoire de souffrance, passe cependant la Providence de Dieu qui a planté et fait germer la semence de la foi».

Des pasteurs proches de leur petit troupeau

Les trois clercs témoignent également de l’inlassable service des prêtres présents dans le pays. «Chaque dimanche, ils font de 30 à 40 minutes de voiture pour accompagner chez eux les fidèles qui vivent dans les villages et qui autrement ne pourraient participer à la Messe. Nous avons vu l’administrateur apostolique, le père Anthony Corcoran, parler en russe avec les personnes et étudier le kirghize afin que tous puissent bien comprendre ce qu’il dit. Les fidèles apprécient cette attention et reconnaissent ceux qui prennent soin d’eux. Ils les entourent, les accueillent, leur sourient». La présence de l’Évangile dans cette nation d’Asie centrale constitue une petite semence germant grâce à l’action quotidienne des prêtres et des religieux qui offrent totalement leur vie et sont au service de la population, comptant toujours sur la grâce et l’aide de Dieu. «Dieu est proche des petits, des derniers, de ceux qui se trouvent dans les périphéries», affirment les trois américains après leur pérégrination.

Sept prêtres et trois paroisses

Au Kirghizstan existent actuellement trois paroisses dans les villes de Bichkek, Jalalabad et Talas, et de nombreuses petites communautés de fidèles catholiques sont réparties dans les zones rurales du pays. Certains peuvent compter sur l’assistance spirituelle de sept prêtres, d’un religieux non prêtre et de cinq religieuses franciscaines. En 1997, Saint Jean Paul II y fonda une missio sui iuris comme cela fut le cas également dans les États limitrophes de l’Asie centrale (Turkménistan / Afghanistan / Tadjikistan). En 2006, le Pape Benoît XVI éleva la circonscription ecclésiastique kirghize au rang d’administration apostolique. Outre une majorité musulmane, 7% de la population est de confession chrétienne, dont 3% d’orthodoxes. Les juifs, les bouddhistes et des membres d’autres religions constituent quant à eux environ 3% de la population.

(Avec Fides)

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27 février 2020, 12:41