Le cardinal Charles Maung Bo, l'archevêque de Rangoun en Birmanie Le cardinal Charles Maung Bo, l'archevêque de Rangoun en Birmanie 

Le cardinal Bo demande le droit de vote pour les religieux de Birmanie

En vue des élections qui se tiendront à la fin de l’année, l’archevêque de Rangoun défend le modèle démocratique. Il estime que voter est «un devoir sacré» et demande ouvertement au gouvernement l’autorisation pour les religieux de toutes les confessions de pouvoir voter.

Anne-Quitterie Jozeau - Cité du Vatican

Dans un message rendu public le 6 février dernier, le cardinal Charles Maung Bo a expressément demandé au gouvernement une réforme de l’article 392 (a) de la Constitution birmane qui interdit de voter aux moines bouddhistes, prêtres et consacrés catholiques et dignitaires religieux musulmans.

«C'est un arrangement extrêmement inhabituel. Je ne connais aucune autre démocratie dans laquelle cela est une exigence», a déclaré l’archevêque de Rangoon qui souligne avec une pointe d’ironie la possibilité pour lui d’exhorter ses fidèles à voter, sans toutefois pouvoir lui-même participer aux élections.

Défenseur de la démocratie

Avant les élections de fin 2020, le président de la Confédération des conférences épiscopales d'Asie décrit le vote comme un «devoir sacré» ou encore comme «un pèlerinage sacré de la dignité humaine» du peuple du Birmanie, une nation d'Asie du Sud-est qui est encore en transition vers la démocratie après des décennies de régime militaire. 

Le cardinal Bo note une inflexion de l’enthousiasme qui survint lors du retrait progressif des militaires. Il constate des résultats politiques «mitigés» ces cinq dernières années, mais plaide pour la patience. «Les gens doivent placer leur foi en la démocratie avec une participation massive aux prochaines élections» affirme-t-il. Il prévient d’ailleurs «ceux qui se dérobent à cette responsabilité», ils le feront «à leurs propres risques et périls». 

Un appel pour la paix

À 71 ans, le cardinal invite le gouvernement et les citoyens à se souvenir de leur combat pour la liberté et la démocratie: «Ne votons pas pour un parti ou un individu. Votons pour le Birmanie de demain ; un pays en paix et prospère» a conclu le Cardinal Bo.

Le cardinal Bo rappelle enfin qu’il ne possède pas de rôle politique. En tant que pasteur, et comme tout autre chef religieux, il a pour mission de conduire au bien commun. Il «encourage tous les citoyens à voter pour le leader et le parti de leur choix, qui s’appuient sur les valeurs» qu’ils partagent.

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07 février 2020, 16:57