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Les évêques du Québec dénoncent la suppression des cours de culture religieuse à l’école

Au Québec, les consultations pour la révision en profondeur du programme d’études Éthique et culture religieuse se poursuivent. La culture religieuse, pourtant enseignée d’un point de vue culturel et non confessionnel, a été écartée, suscitant l’indignation, notamment au sein de l’épiscopat.

«L'Assemblée des évêques catholiques du Québec s'interroge fortement sur le fait qu'avant même de procéder aux consultations, le ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur annonce déjà la volonté de remplacer, en tout ou en partie, les notions de culture religieuse dans le programme d'éthique et de culture religieuse».

Les évêques québécois s’alarment ce 28 janvier du projet du ministre de l’Éducation de réviser en profondeur le programme d'éthique et de culture religieuse (Ecr), mis en place dans les écoles primaires et secondaires de la province francophone il y a douze ans. Les élèves apprendront notamment des notions d’éducation à la démocratie, à la sexualité, à l’environnement et au droit du numérique, mais plus aucune mention à la culture religieuse ne sera faite.

Ce cours ECR, non confessionnel, que l’on veut aujourd’hui supprimé, était né en 2008 pour que les élèves québécois appréhendent les religions d’un point de vue historique et culturel.

Les notions de culture religieuse éradiquées

Tout en saluant «la volonté du ministre de réviser et d'enrichir le contenu du programme éducatif», l’épiscopat a réitéré la nécessité de ne pas le faire au «détriment des notions de culture religieuse». Ils ajoutent : «Les parents sont les premiers responsables de l'éducation de leurs enfants dans la foi, soutenus par la communauté religieuse à laquelle ils appartiennent»  et «par l'Église catholique locale».

La note épiscopale rappelle également que «historiquement, les évêques ont participé activement aux consultations qui ont conduit à la création et à la mise en œuvre du programme d’éthique et de culture religieuse» et, dès 2008, ils en ont souligné «plusieurs aspects positifs, dont la reconnaissance de l'autre, la recherche du bien commun et l'enseignement du vivre ensemble dans une société pluraliste».

Il est souhaitable de continuer d’enseigner aux enfants les diverses cultures religieuses existantes si le Québec veut demeurer une terre de tolérance et de dialogue, estime, quant à lui, le président de l’Association québécoise en éthique et culture religieuse, Marc Chevarie.  

«On veut faire des gens des citoyens du monde, mais on est en train de refermer ce monde dans lequel on se trouve en disant "on va mettre la culture religieuse dans le placard, on n'en parlera pas"», ajoute-t-il.  

Marc Chevarie entend participer aux consultations sur la refonte du cours d’ECR. «On va s’asseoir pour entrer en dialogue avec le ministre, mais on espère que ça ne fera pas comme le projet de loi 21 (sur la laïcité de l’État), que les dés ne sont pas déjà joués».  

 

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29 janvier 2020, 12:28