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Les membres de la présidence de la COMECE reçus en audience par le Pape François le 6 juin 2019 Les membres de la présidence de la COMECE reçus en audience par le Pape François le 6 juin 2019  

Crise USA-Iran: l’appel à la sagesse et à la réflexion des évêques européens

Mgr Youssef Soueif, archevêque maronite de Chypre et membre de la Commission des Épiscopats de l'Union Européenne, préconise le dialogue dans un contexte international où l’on pourrait penser que «la troisième guerre mondiale est à nos portes».

Federico Piana - Cité du Vatican

Les évêques européens observent avec une inquiétude croissante l'évolution de la crise entre l'Iran et les Etats-Unis, la résurgence de la violence en Irak et la poursuite de la guerre en Libye. Parmi eux quelques voix s’élèvent pour appeler au dialogue et à la paix: ainsi Mgr Youssef Soueif, archevêque maronite de Chypre et membre de la Commission des Épiscopats de l'Union Européenne (COMECE), espère une «entente» dans les plus brefs délais afin d’éviter une guerre dans laquelle «les innocents, les personnes non armées, les citoyens ordinaires, paieraient le prix le plus élevé». C'est pourquoi, assure-t-il, «l'Église d'Europe se joint à l'appel à la paix lancé hier par le Pape François lors de son discours aux ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège».

Le dialogue reste-t-il le seul moyen de sortir de cette situation dramatique?

Certainement. Les intérêts de la personne humaine doivent passer au premier plan. C'est fondamental, sinon le monde entrera dans la troisième guerre mondiale, déjà à nos portes. Ceci est très sérieux et demande l'exercice de la sagesse, de la logique, du calme et une réflexion approfondie pour ne pas mettre en danger la quasi-totalité du monde. L'Église européenne insiste sur cette ligne et se sent engagée dans le processus de paix par des actions quotidiennes sur le continent et dans nos réalités ecclésiales.

Vous connaissez très bien la situation en Irak, champ de bataille entre l'Iran et les États-Unis. Les conditions dans le pays deviennent de plus en plus dramatiques, ce qui complique le cadre diplomatique international. Est-ce vraiment le cas?

J'en suis convaincu. L'Irak n'a pas connu la paix depuis des décennies, une guerre succède à l'autre. Les causes directes de ces conflits se trouvent dans des facteurs économiques, comme le pétrole. Les guerres changent de nom, mais l'objectif est toujours le même: mettre la main sur des ressources économiques. Les gens ne veulent pas de guerres, ils ne veulent pas être divisés: les citoyens irakiens sont prêts à vivre ensemble dans la sérénité.

Le Liban est aussi une poudrière prête à exploser, une situation qui inquiète les évêques européens...

Je suis d'origine libanaise et je peux dire que dans mon pays, la situation est la même qu'en Irak. Je connais bien les trois mois de soulèvements qui l'ont frappé dans l'année qui vient de s'écouler. C'étaient des cris de douleur, des cris dépassant les groupes religieux et culturels, [des cris] de personnes qui veulent vivre dans la paix et la tranquillité.

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10 janvier 2020, 16:34