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Déploiement militaire à La Paz, le 16 janvier 2020. Déploiement militaire à La Paz, le 16 janvier 2020. 

Bolivie: le Conseil des Laïcs s'inquiète du risque de nouvelles violences

L’ancien président bolivien Evo Morales, qui appelle à la formation de milices armées sur le modèle vénézuélien, est accusé de pousser le pays à la déstabilisation.

Le Conseil bolivien des laïcs a diffusé une déclaration face au «scénario croissant de conflit» dans le pays. La note se réfère en particulier aux «exhortations à déstabiliser la saine coexistence pacifique», provenant principalement de groupes liés au Mouvement vers le Socialisme (MAS) et à son fondateur, l'ancien président Evo Morales, qui a démissionné en 2019.

«Nous exhortons l'ancien président Evo Morales à s'abstenir de provoquer des conflits sociaux qui risquent de rompre l'harmonie en Bolivie», ont déclaré les laïcs catholiques boliviens face à l'appel de l'ancien chef de l'État à l'organisation de milices populaires armées similaires à celles du Venezuela. Bien que jeudi dernier, l'ancien président se soit rétracté, pour le gouvernement de transition et les différents secteurs de la société, cela constitue une menace contre la stabilité du pays.

Un risque de polarisation extrême, voire de guerre civile

La tension politique et sociale en Bolivie s'est encore accrue lorsque, jeudi dernier, le 16 janvier, le gouvernement a militarisé les rues, dans le cadre d'une opération conjointe des forces armées et de la police visant à contenir les éventuels conflits en vue de la célébration, le 22 janvier prochain, de la Journée de l'État plurinational de Bolivie. L'action du gouvernement de transition a été considérée comme une menace par différents groupes sociaux, en particulier les cultivateurs de coca qui ont appelé à des marches pour «défendre la démocratie» dans différentes villes du pays.

De même, les sympathisants du MAS ont appelé à des marches pour exiger que le mandat intérimaire de la présidente Jeannine Áñez prenne fin à cette date, malgré le fait que la Cour constitutionnelle ait entériné sa continuité en fonction jusqu'en mai, date à laquelle se tiendra le premier tour des élections. Le ministre de la Défense par intérim, Luis Fernández López, a indiqué que les opérations militaires préventives, qui dureront jusqu'au 24 janvier, ont pour but de donner la paix et la tranquillité à toute la population.

Dans ce contexte, le Conseil bolivien des laïcs demande également au gouvernement de transition d'encadrer ses actions sur la base des lois en vigueur, dans le respect des droits fondamentaux des personnes, «où chaque citoyen est traité de manière égale et sans exception, pour garantir l'état de droit qui a été violé par le gouvernement précédent». Après avoir réaffirmé leur «droit constitutionnel de participer à la vie politique» protégé par la loi sur la liberté de culte et renouvelé leur «engagement, leur soutien et leur travail pour la paix et l'unité», les laïcs boliviens invitent «tous à rester attentifs et à prier pour que règnent la paix et le dialogue, comme il sied à tout missionnaire engagé dans la réconciliation entre frères».

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18 janvier 2020, 17:26