Le cardinal Tagle, archevêque de Manille, rencontrant des familles dans un parc de la capitale philippine, le 24 février 2018. Le cardinal Tagle, archevêque de Manille, rencontrant des familles dans un parc de la capitale philippine, le 24 février 2018. 

Philippines: les évêques s’opposent à la légalisation du divorce

L’épiscopat s’inquiète de trois propositions de loi qui visent à légaliser le divorce.

«Le divorce est, avant tout, anticonstitutionnel : c’est une voie anti-famille, anti-mariage, et anti-enfants», affirme le père Jerome Secillano, secrétaire exécutif de la Conférence épiscopale des Philippines et chargé des relations publiques, dans un message adressé à l’agence Fides. Les évêques philippins confirment ainsi leur “Non” absolu face à l’introduction du divorce dans la législation nationale, afin de contrer les affirmations de la sénatrice Riza Hontiveros qui présente sa campagne nationale pour le divorce comme une loi «en faveur de la famille et en faveur des enfants». Dans une récente audience au Sénat, elle avait affirmé que le loi sur le divorce «offrira aux personnes la possibilité de trouver des relations vraies et significatives», ainsi que de «protéger les enfants des abus et de reconstruire les familles détruites».

Les évêques expriment leur radical désaccord, en notant que «l’affirmation de la sénatrice Hontiveros contredit les dispositions de la Constitution». «Le divorce ne peut jamais être en faveur du mariage, de la famille et des enfants. Ne distordons pas les faits seulement pour satisfaire un agenda particulier», avertit le père Secillano.

Une violation de la Constitution

La position de l’Église est claire: «Légaliser le divorce aux Philippines porterait seulement à détruire de nombreuses familles. Les Philippins méritent mieux», affirme le porte-parole des évêques, en demandant au contraire aux législateurs de «travailler pour modifier les lois existantes sur les séparations conjugales», dans un parcours qui «respecte la Constitution».

Actuellement, trois propositions de loi ont été déposées au Sénat sur ce sujet. La deuxième, présentée par les sénatrices Riza Hontiveros et Pia Cayateno, promeut la pleine légalisation du divorce, sur différents critères comme l’incapacité psychologique, le manque de consentement, ou encore l’incapacité à faire des enfants.

La Constitution philippine affirme que «le mariage, en tant qu’institution sociale inviolable, est le fondement de la famille et doit être protégé par l’État». L’État, est-il indiqué dans un document rédigé par 77 organisations catholiques et envoyé à Fides, «a le devoir de protéger plutôt que d’affaiblir le mariage comme institution sociale»

Lors des Synodes sur la Famille tenus en 2014 et 2015 au Vatican, les évêques philippins avaient souligné la fréquente division géographique des couples. De nombreuses femmes philippines sont employées par exemple dans les Pays du Golfe, pour des travaux domestiques ou dans les services de santé. Quant aux hommes, beaucoup travaillent dans le secteur maritime et passent l’essentiel de leur année en mer, avant de retrouver leur famille pour quelques semaines. Pour les évêques, la légalisation du divorce risquerait donc de fragiliser encore plus des familles vivant souvent dans des situations précaires.

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20 septembre 2019, 15:57