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La messe de commémoration du premier anniversaire de la catastrophe de Gênes (Ligurie, Italie), mercredi 14 août 2019. La messe de commémoration du premier anniversaire de la catastrophe de Gênes (Ligurie, Italie), mercredi 14 août 2019.  

Messe de commémoration à Gênes: «La lumière peut jaillir des décombres»

Un an après l'effondrement tragique du pont Morandi à Gênes dans le nord de l’Italie, l’heure est aux commémorations sur la péninsule, mercredi 14 août 2019. En présence des plus hautes autorités politiques, civiles et militaires de l’État italien, le cardinal Angelo Bagnasco, archevêque de la capitale ligurienne, a délivré une lumineuse homélie, axée sur «l’espérance pouvant jaillir des décombres».

Delphine Allaire – Cité du Vatican

 «Dans la lumière et les bras de Dieu, prions pour les anges de la ville, Gênes ne les oubliera jamais…». Les mots du cardinal Bagnasco, archevêque de Gênes, ont ému l’Italie, encore traumatisée par l’effondrement du pont autoroutier Morandi du nom de l’architecte qui l’a conçu dans les années 1960, axe essentiel pour les échanges avec la France mais aussi pour les trajets locaux. 

La douleur

L’archevêque de Gênes a retracé le fil de «cette apocalypse», ce moment, où le 14 août 2018, une portion de 80 mètres de l’autoroute reliant le sud de la France à la cité italienne tombait dans le vide, provoquant la mort de 43 personnes et en blessant 16 autres. «Cela nous a laissé à bout de souffle comme si tout était tombé dans l’obscurité», a affirmé le cardinal Bagnasco. 

«Tous, avec humilité et respect, nous voulons maintenant serrer les familles des victimes dans nos bras», a-t-il assuré, avant de s’arrêter sur l’espérance pouvant naître de cet océan de douleur.

La lumière des sauveteurs

«Nous avons imprimé dans l'âme une lumière qui a défié l'obscurité de ce moment funeste; c’est la lumière des sauveteurs qui ont émergé de partout!», a-t-il rappelé, non loin des lieux du drame où s’est déroulée la messe. 

«Miraculeusement présent et opérationnels les sauveteurs ont bien représenté cette lumière de l’amour jaillissant des décombres. Pompiers, bénévoles, autorités ont exprimé l'âme de Gênes, sa force de ne pas se plier, de ne pas abandonner, la volonté coriace de renaître», a détaillé le cardinal italien.  

Démolition, reconstruction

Il y a donc eu cet espoir, «la croyance en un avenir proche». Et l’archevêque de la métropole de plus de 580 000 habitants de poursuivre: «La démolition de la partie restante du pont ressemblait à l’écroulement définitif de tout un pan d'histoire, mais la ville se penche vers l'avenir, un avenir que nous devons regarder ensemble avec honnêteté et détermination».

Dans un tel contexte, Mgr Bagnasco a invité à contempler l’Évangile du jour où le Christ affirme que «là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis au milieu d’eux».

Ainsi la clé semble résider dans le fait d’espérer, de travailler et marcher ensemble, en regardant le bien commun. «Règle d'or pour la Ville», et «moyen d'honorer les morts, et de garantir la plus grande présence de l’amour de Dieu», a-t-il relevé. Le pont Morandi sera reconstruit par le fameux architecte italien Renzo Piano, lui-même originaire de la cité portuaire.  

Minute de silence

Non seulement la cité portuaire de Ligurie, mais la péninsule tout entière ont commémoré cet anniversaire tragique. «J'invite tous les citoyens de Gênes à participer à la cérémonie en mémoire des victimes du pont Morandi. Et je demande à ceux qui ne pourront pas participer, d'observer une minute de recueillement, où qu'ils soient, à 11H36", l'heure où le pont s'est écroulé», avait lancé le maire de la ville Marco Bucci.

Les cloches de toutes les églises de Gênes ont ensuite sonné, jointes aux sirènes du port.

 

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14 août 2019, 15:44