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Le cardinal Malcolm Ranjith rencontre une proche d'une victime des attentats du 21 avril dernier, lors d'une messe en la cathédrale de Colombo, au mois de mai. Le cardinal Malcolm Ranjith rencontre une proche d'une victime des attentats du 21 avril dernier, lors d'une messe en la cathédrale de Colombo, au mois de mai.  

À trois mois des attentats, les chrétiens sri-lankais toujours dans l’inquiétude

Le 21 avril dernier, dimanche de Pâques, une série d’attaques terroristes visait trois églises et trois hôtels du Sri-Lanka, faisant 258 morts et près de 500 blessés. Le cardinal Malcolm Ranjith, archevêque de Colombo, témoigne de la situation trois mois après cet épisode sanglant.

Les scènes d’horreur qu’il a pu voir suite à ces attentats restent gravées dans la mémoire du cardinal Ranjith. Trois églises, celle de Saint-Antoine de Colombo, la capitale, une autre à Negombo au nord de la capitale, et une troisième, à Batticaloa, à l’est de l’île, avaient été violemment touchées par les explosions, alors que dans chacune de ces paroisses les messes de Pâques étaient en cours. 

Manque de clarté

Au Sri Lanka, les catholiques représentent environ 7 % de la population, soit 1,4 million de personnes. Des fidèles eux aussi marqués, comme le rappelle l’archevêque de Colombo au micro de notre confrère italien Amedeo Lomonaco. «Oui, il y a toujours une certaine peur, note le cardinal Ranjith, même si au cours des trois derniers mois, nous n’avons pas eu d’incidents graves». «Nos fidèles et nous aussi vivons dans un sentiment d’insécurité et de peur», insiste-t-il.

Suite aux attentats, plusieurs suspects ont été arrêtés par les autorités sri-lankaises, et plus récemment par l’organisation internationale de coopération policière Interpol. Le gouvernement du Sri Lanka s'était toutefois vu lourdement reproché de ne pas avoir réussi à empêcher ces attentats, quand bien même il disposait d'informations en amont. L’archevêque de Colombo abonde dans ce sens: «le gouvernement n’a pas assez pris de précautions», estime-t-il. Concernant l’enquête, il n’y a pas eu selon lui «d’effort sincère pour découvrir véritablement qui étaient les responsables de ces attentats, qui était derrière».

Pour le moment, les autorités sri-lankaises ont attribué la responsabilité des attentats au groupe djihadiste local Tawheed Jamaath, sans pour autant confirmer l'implication de l’État islamique, qui avait revendiqué les attaques.

Les larmes du Pape

Enfin, le cardinal Ranjith évoque sa récente rencontre avec le Pape François, qui l’a reçu le 20 juin dernier en audience au Vatican. À cette occasion, il a montré au Saint-Père des photos prises dans les églises peu après les explosions. «Tous les deux nous avons commencé à pleurer devant ces terribles scènes, confie-t-il, le Saint-Père est resté profondément bouleversé par cela».  

 

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20 juillet 2019, 13:25