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Dans les rues de La Havane, la capitale cubaine, en septembre 2018 Dans les rues de La Havane, la capitale cubaine, en septembre 2018 

À Cuba, la remise de peine de plus de 2600 prisonniers réjouit l’Église

Le gouvernement cubain a gracié 2 604 prisonniers le 19 juillet dernier, le chiffre le plus élevé de ces quatre dernières années. La nouvelle a été vue d’un bon œil par la pastorale pénitentiaire de la Conférence épiscopale de Cuba, qui salue un «geste humanitaire de miséricorde».

Cette décision est liée à la nouvelle Constitution cubaine, en vigueur depuis le mois d'avril, qui «favorise la réinsertion sociale des personnes privées de liberté», selon le quotidien officiel Granma.

Le Conseil d’État a ainsi concédé une remise de peine à 2 604 condamnés ayant eu une bonne conduite au cours de leur détention. La durée de la peine purgée a également été évaluée, ainsi que les faits pour lesquels les détenus avaient été condamnés, l’âge et les pathologies dont certains d’entre eux souffrent. Des femmes, des jeunes et des personnes âgées forment donc l’essentiel de cette liste, qui n’a toutefois pas été rendue publique, ni la date de leur libération. Dans tous les cas, il s’agit de personnes ayant déjà purgé au moins un tiers de la peine infligée par les tribunaux. Ont été exclus les détenus condamnés pour meurtre, viol, pédophilie, trafic de drogue ou corruption.

L’Église s’unit à la joie des familles

Peu après l’annonce de cette décision, la Commission nationale de la Pastorale pénitentiaire de la Conférence épiscopale de Cuba, ainsi que plusieurs laïcs et des membres du clergé local se sont unis «à la joie des familles qui, avec joie et affection, accueillent leurs êtres chers privés de liberté ayant bénéficié de la remise de peine». Le message, transmis à l’Agence Fides, est signé par Mgr Jorge Enrique Serpa Pérez, évêque émérite de Pinar del Río et président de la Commission.

«La remise de peine, qui constitue par elle-même un geste humanitaire de miséricorde, démontre combien cette dernière, étant supérieure à l’animosité, favorise la réinsertion dans la société des personnes qui en bénéficient et une meilleure coexistence sociale, selon ce que nous a enseigné le Pape François au cours de l’Année de la miséricorde et de son inoubliable visite dans notre pays, en septembre 2015, en tant que pèlerin de la miséricorde», lit-on dans ce texte.

Des milliers de prisonniers à visiter

Enfin, la Commission souligne que cette remise de peine constitue «l’occasion pour sensibiliser la communauté à la nécessité d’une plus grande attention et d’un plus fort appui envers cet engagement spécifique qu’est la pastorale des prisons, et qui trouve son fondement dans l’enseignement de Jésus: “J’étais prisonnier et vous m’avez visité”».

Il s'agit en tous cas de la première grâce décidée par le président Miguel Diaz-Canel, au pouvoir depuis avril 2018, et la plus importante depuis septembre 2015, lorsque le gouvernement de Raul Castro avait libéré 3 522 prisonniers avant la visite du Pape François. Selon les derniers chiffres officiels, publiés en 2012, l'île socialiste compte 57 337 prisonniers pour une population de 11 millions d'habitants. L'opposition, la dissidence et des groupes comme la Commission cubaine des droits de l'homme (CCDH), organisation interdite mais tolérée à Cuba, recensent 120 prisonniers politiques, ce que le gouvernement dément formellement car il nie l'existence de prisonniers de ce type sur l'île.

Avec Fides et AFP

 

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25 juillet 2019, 16:48