Vue aérienne sur la Cathédrale de Cahors Vue aérienne sur la Cathédrale de Cahors 

Le diocèse de Cahors en fête pour les 900 ans de sa cathédrale

C’est un projet qui fédère tout le territoire: diocèse, département, communes et associations locales. Tous se mobilisent pour fêter la cathédrale de Cahors, joyau du patrimoine du Lot, dans le sud-ouest de la France. Depuis le 12 mars et jusqu’au 8 décembre prochain, des évènements sont organisés, comme par exemple l’ostension de la «Sainte Coiffe » relique de la Passion dont le diocèse est dépositaire depuis plusieurs siècles.

Entretien réalisé par Colombe de Barmon –Cité du Vatican

Pour les habitants de Cahors, l’année 2019 n’est pas une année comme les autres. La cathédrale Saint-Étienne, emblème de la ville, abritant une relique de la Passion et classée au Patrimoine de l’Unesco, souffle sa 900e bougie. Construite au début du XIIe siècle, elle est un joyau de l’architecture romane et une étape du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Un projet rassembleur

Cahors, la cité médiévale du Lot, dans le sud-ouest de la France, accueille 150 000 visiteurs par an. Ce jubilé est l’occasion de fédérer tous les habitants, comme le souligne l’évêque de Cahors, Mgr Laurent Camiade. Celui-ci encourage une «synergie avec l’État, la ville, la population toute entière. Le mot synergie signifie que nous mettons nos forces ensemble et que cela produit un résultat global bien meilleur que ce que chacun aurait pu réaliser seul. La vocation d’une cathédrale est de rassembler. Trop de faux prétextes conduisent à durcir les clivages dans notre société», regrette-t-il.

Les Cadurciens répondent à l’appel, par une diversité d’initiatives impliquant associations et commerçants locaux, et même les étudiants de l’université.

La Sainte Coiffe, une relique méconnue

Ce jubilé permet de retracer neuf siècles d’histoire, de redécouvrir la cathédrale avec des expositions photos ou des visites guidées, d’y faire résonner musique profanes et sacrées… mais aussi de vivre une expérience spirituelle, par exemple auprès de la relique de la Sainte Coiffe.

Depuis le XIIIe siècle, celle-ci est vénérée à Cahors comme «le suaire qui a entouré la tête de Jésus au tombeau» explique Jeanne Dumont, coordinatrice des événements du 900ème anniversaire de la cathédrale.

Selon certains écrits, Charlemagne l’aurait rapportée de Terre Sainte en 803; d’autres sources parlent de Géraud III de Cardaillac, évêque de Cahors, parti à la première croisade à l’appel du Pape Urbain II. Conservée dans un superbe reliquaire de 1895, la précieuse relique fut longtemps exposée au trésor de la cathédrale. Puis elle fut déplacée en lieu sûr mais non visible du public.

Ce jubilé lui a permis de retrouver la cathédrale, d’abord dans le chœur – pour une ostension exceptionnelle, du mois d’avril jusqu’à la Pentecôte -, puis dans une chapelle axiale rénovée, son lieu définitif d’exposition.

Permettre la vénération d’une telle relique est un moyen d’évangéliser. Comme l’apôtre Jean au tombeau vide - «Il vit, et il crut» (Jn 20,1-9) -, le pèlerin, voyant la relique, peut vivre une conversion du cœur.

À la recherche d’un trésor englouti

Le premier maître autel de la cathédrale fait quant à lui l’objet de recherches particulières, puisqu’il a disparu lors du pillage de la ville en 1580 par les soldats d’Henri de Navarre, futur Henri IV. La pierre d’autel fut transportée par un bateau qui coula dans le Lot. Une équipe de bénévoles - dont des plongeurs - s’est ainsi lancée à la recherche de la sainte table disparue. Cela n’empêchera pas des festivités particulières à la cathédrale ces 27 et 28 juillet, le 27 juillet marquant le 900e anniversaire de la dédicace de cette autel.

Un rayonnement attendu

Au vu des nombreux touristes et pèlerins qui arpentent le Lot, notamment l’été – le sanctuaire de Rocamadour étant très visité -, les organisateurs espèrent un afflux de visiteurs à la cathédrale.   

L’évêque de Cahors insiste, le jubilé est l’occasion de se tourner vers les autres. «Dans la tradition biblique, un jubilé est toujours un moment favorable pour se tourner vers les plus fragiles. Les 900 ans de la cathédrale vont ouvrir nos cœurs et nos gestes en direction des plus fragiles», explique Mgr Camiade. «La Sainte Coiffe nous rappelle la mort du Christ qui est venu rejoindre l’humanité dans sa vulnérabilité et sa fragilité pour la relever, en ressuscitant d’entre les morts», rappelle l’évêque.

Jeanne Dumont revient sur l’origine de cette relique et le rayonnement attendu de son ostension. 

Entretien avec Jeanne Dumont

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27 juillet 2019, 07:52