Recherche

Une manifestation près de la mine de Tia Maria, à Arequipa, le 15 juillet 2019. Une manifestation près de la mine de Tia Maria, à Arequipa, le 15 juillet 2019. 

Tensions sociales au Pérou: les évêques invitent au dialogue

Comme beaucoup de pays d’Amérique latine, le Pérou est traversé par des tensions liés à des projets d’extractions minières et pétrolières qui mettent en péril l’écosystème et les communautés locales

Cyprien Viet – Cité du Vatican

Plusieurs conflits ont éclaté dans des villes comme Arequipa, ville marquée par l'extraction minière, ou encore à Loreto où des fuites sur un pipeline ont provoqué d’importants dégâts, le pétrole se dispersant dans la nature. Dans la filiation de Laudato Si', et des interventions récentes du Pape François devant des responsables de l’industrie pétrolière et minière, les évêques du Pérou exhortent au dialogue, en rappelant qu’une «croissance économique durable n’est possible» que si elle se construit «en harmonie avec l’équité sociale, en particulier avec les communautés natives et le soin de l’environnement». La «logique de rentabilité» ne peut pas se substituer à la responsabilité des entreprises pour garantir une vie digne pour les populations concernées par ces projets.

Les gouvernements locaux et régionaux ont un rôle essentiel à jouer pour «améliorer la qualité de vie de leurs citoyens». Ils doivent donc organiser des espaces de dialogue pour assurer la concrétisation d’accords équitables qui puissent permettre un «développement intégral bénéfique pour tous». L’État doit rester «neutre» et jouer le rôle de «garant des droits» dans une logique de vérité et de confiance réciproque. Les communautés locales doivent se voir garantir le droit de manifester pacifiquement, sans troubles à l’ordre public.

Cet appel de la présidence de la conférence épiscopale à la neutralité de l’État prend un relief particulier au Pérou, où plusieurs anciens présidents sont soupçonnés de collusion avec des intérêts privés, dans le cadre du scandale Odebrecht. Cette semaine, l’ancien chef de l'État Alejandro Toledo, au pouvoir de 2001 à 2006, a été arrêté à son tour. Il est accusé d’avoir perçu 20 millions d’euros de la part de ce groupe de BTP brésilien en échange d’une concession autoroutière.

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

20 juillet 2019, 11:50