Des centaines de personnes assistent aux funérailles du père Walter Osmin Vásquez, assassiné le 29 mars 2018 Des centaines de personnes assistent aux funérailles du père Walter Osmin Vásquez, assassiné le 29 mars 2018 

Les évêques du Salvador condamnent la violence croissante dans leur pays

Deux récents assassinats de prêtres ont suscité une ferme réaction de la Conférence épiscopale du Salvador, qui exige des enquêtes approfondies et sans délai.

Adélaïde Patrignani - Cité du Vatican

«Nous rejetons la violence dont souffre notre peuple, sous toutes ses formes. Elle a même atteint les autels. Jusqu’où irons-nous ?», s’interrogent les évêques du Salvador dans une déclaration intitulée «Le Christ, notre paix» (Ep 2, 14). Dans ce texte, l’épiscopat salvadorien condamne deux assassinats de prêtres survenus récemment: celui du père Cecilio Pérez Cruz, tué le 17 mai dernier, et celui du père Walter Osmin Vásquez, remontant à l’année dernière.

Les évêques demandent avec insistance aux autorités judiciaires et policières de faire la lumière sur les causes de ces drames. Ils les exhortent à engager des poursuites contre les responsables de ces faits et de tous les autres actes de violence perpétrés dans le pays.

«Nous condamnons vigoureusement l’assassinat du père Cecilio Pérez Cruz», écrivent-ils, saluant «le fructueux travail pastoral du père Cecilio, et spécialement sa courageuse défense de l’environnement en tant que maison commune». «Il y a un an, poursuivent les évêques, nous déplorions l’assassinat du père Walter Osmin Vásquez, qui survint alors qu’il allait célébrer la messe» dans une paroisse du diocèse de Santiago de María, au centre-est du pays.

«Au milieu de tant de douleurs qui nous paralysent, poursuit l’épiscopat salvadorien, la solidarité, l’estime et la proximité de tout le peuple de Dieu nous consolent, en ces temps de souffrance et en même temps d’espérance». Les prélats demandent enfin aux fidèles de persévérer «dans la prière pour la paix et l’effort pour la construire, dans une attitude de foi et d’espérance authentiques».  

Une arme pour 13 habitants

Le Salvador est l’un des pays les plus violents au monde: on y a dénombré un homicide pour 1 000 habitants en 2015. Un nombre à rapprocher de celui des armes en circulation : environ 500 000 - dont la moitié détenues illégalement -, soit une arme pour 13 personnes. Ce contexte de violence et de pauvreté croissantes encourage l’émigration. Plus de 3 000 Salvadoriens ont pris la route de l’exil en "caravane" en octobre et novembre 2018, direction les États-Unis. Selon les estimations officielles, en moyenne 200 Salvadoriens émigrent chaque jour vers le sol américain sans documents légaux.

Le nouveau président salvadorien, Nayib Bukele, a pris ses fonctions le 1er juin dernier, déclarant dans son discours d’investiture: «Notre pays est comme un enfant malade, et nous devons tous en prendre soin».

Avec Fides, El Faro, La Croix

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06 juin 2019, 17:31