Célébration de Pâques dans une église catholique en Bulgarie, le 21 avril 2019. Célébration de Pâques dans une église catholique en Bulgarie, le 21 avril 2019. 

La visite du Pape en Bulgarie, une fierté pour les jeunes catholiques

Mgr Christo Proykov, président de la conférence épiscopale bulgare et exarque apostolique pour les catholiques de rite byzantin résidant en Bulgarie, explique les enjeux de ce voyage pour la communauté catholique locale.

Barbara Castelli – Cité du Vatican

Les catholiques de Bulgarie, qui ne représentent qu’à peine 1% de la population, ont été invités à prier ces dernières semaines pour que le Père céleste transforme «les peurs en espérance, les offenses en pardon, pour tenir élevée l’inextinguible flamme de la réconciliation», explique l’évêque bulgare dans un entretien à la section italienne de Vatican News, à quelques heures de cette visite du Pape François, deuxième Pape à visiter le pays après Jean-Paul II en 2002.

Dans quel état d’esprit l’Église en Bulgarie s’apprête-t-elle à accueillir le Pape François ?

Nous sommes en train d’attendre de nouveau en Bulgarie. Nous disons “de nouveau” parce qu’en moins de 20 ans deux Papes visitent la terre bulgare. Ceci arrive rarement dans une vie. Voici pourquoi nous sommes tous enthousiastes, surtout les jeunes, ceux qui l’accueilleront et le verront pour la première fois de leur vie.

Quel sera, à votre avis, le cœur du voyage apostolique ? Il y a de nombreux rendez-vous au programme, tous significatifs…

Le Pape veut suivre les traces de Jean XXIII. Nous savons qu’au siècle dernier, Mgr Angelo Roncalli a été délégué apostolique ici en Bulgarie. Il aimait beaucoup voyager en Bulgarie et il a beaucoup connu notre pays, et il y a surtout un beau souvenir que je voudrais raconter. Il aimait beaucoup la ville qui se trouve sur la mer Noire, Mesembria. Il avait demandé au Pape Pie XI de changer son titre d’archevêque d’Areopoli en évêque de Mesembria. Cela lui a été accordé. Ensuite, il y a une icône, une image de la Vierge qui lui plaisait beaucoup. Il en a fait une copie et l’a toujours amenée avec lui, même quand il est devenu Jean XXIII. Le Pape Roncalli a écrit une très belle encyclique, Pacem in Terris, et c’est la devise que le Pape François a choisi pour son voyage en Bulgarie. Le Saint-Père veut venir ici justement pour bénir notre peuple, prier avec notre peuple, mais aussi pour lancer un appel pour la paix dans le monde. Nous espérons que cette prière pourra rejoindre les lieux où la paix manque.

Quels sont aujourd’hui les défis pour l’Église en Bulgarie ?

Après une période assez difficile d’athéisme un peu féroce, dans lequel nous avons eu nos martyrs, qui ont été béatifiés par Jean-Paul II, on a enregistré un manque d’éducation spirituelle, non pas dans les générations d’aujourd’hui, qui grâce à Dieu ont pu apprendre le catéchisme, grandir dans la foi, mais parmi leurs parents. Il est très intéressant de remarquer le fait que quand les enfants commencent à étudier la foi, quand ils comprennent que le mariage est un sacrement, quand ils retournent à la maison, ils demandent à leurs parents : «Vous vous êtes épousés à l’église ?». Après le changement, certaines familles sont venues pour s’épouser. L’apostolat de ces petits qui prennent à cœur ce qui manque à leurs parents est vraiment très fort.

Durant la visite ad limina de février 2014, le Pape François a encouragé les catholiques bulgares à être missionnaires pour combler les vides spirituels «laissés par le régime passé athée». Quelles sont vos priorités dans le soin pastoral ?

Durant le régime communiste, comme tous les séminaires étaient fermés et confisqués, il y a eu très peu d’ordinations. Par exemple, moi, j’ai été ordonné en 1971. Cela faisait 19 ans qu’aucun prêtre n’avait été ordonné ! J’ai été le premier après beaucoup de temps. Ceci est un vide. Voici pourquoi nous travaillons surtout dans cette direction: travailler beaucoup avec les jeunes. Depuis que nous nous sommes libérés du régime, donc depuis 1989, nous participons à toutes les JMJ, et la participation des jeunes augmente toujours plus. Et c’est beau. Nous sommes très satisfaits de l’esprit des jeunes, parce qu’ils vivent vraiment leur foi.

 

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04 mai 2019, 18:39