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Une manifestation de migrants sur l'île de Lesbos, le 19 avril 2018, réclamant d'être évacués et de rejoindre la Grèce et le continent européen. Une manifestation de migrants sur l'île de Lesbos, le 19 avril 2018, réclamant d'être évacués et de rejoindre la Grèce et le continent européen.  

La Grèce ne doit pas être laissée seule dans la crise migratoire

Pendant trois jours, le cardinal Konrad Krajewski, aumônier apostolique du Souverain Pontife, est en visite sur l’île de Lesbos, accompagné par le président de la COMECE, Mgr Jean-Claude Hollerich. Le sens de cette visite : dire aux migrants, mais également à la Grèce, qu’ils ne sont pas seuls.

Giada Aquilino / Marine Henriot - Cité du Vatican

Sur les traces du Pape François, venu, en avril 2016, le cardinal Konrad Krajewski, aumônier apostolique du Souverain Pontife s’est rendu sur l'île de Lesbos en Grèce. Une visite de trois jours qui se termine ce vendredi, au cours de laquelle il était accompagné de Mgr Jean-Claude Hollerich, président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE).

«Le Pape veut dire à tous les réfugiés qu’ils ne sont pas seuls, qu’ìl pense toujours à eux», a déclaré le président de la COMECE, «et quand le Pape pense à eux, ce n’est pas seulement une pensée pieuse, mais cela veut dire qu’il est engagé pour eux, pour qu’ils puissent avoir part au bonheur auquel nous aspirons tous». Une pensée qui se traduit également financièrement: le Saint-Père a reversé 100 000 euros lors de cette visite à la Caritas Hellas, l'antenne grecque de la Caritas Internationalis, pour la soutenir dans ses oeuvres d'accueil des réfugiés et des demandeurs d'asiles. 

Multiplier les couloirs humanitaires

Collée aux terres turques, dans la mer Egée, la petite île de Lesbos, sur laquelle vivent près de 90 000 habitants est en première ligne dans la crise migratoire. En 2015, près de 885 000 personnes avaient afflué sur les îles grecques, dont plus de la moitié à Lesbos. Les arrivées ont depuis diminué, 56 560 migrants enregistrés en 2018 dans tout le pays, mais repartiraient à la hausse cette année. Une diminution due notamment au renforcement de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes. Par ailleurs, un accord avec la Turquie prévoit le renvoi des migrants dans les terres turques, mais le nombre de personnes renvoyées ne parvient pas à décoller : 2000 personnes depuis 2016.

Ainsi les migrants s’entassent toujours dans les camps de Lesbos, comptant sur les associations pour survivre. Dans le seul camp de Moria, 7000 migrants étaient accueillis début avril, venant principalement d’Afghanistan, d’Irak, d’Iran, de Syrie et d’Afrique du Nord. «Il faut répéter aux institutions européennes que la Grèce ne doit pas être laissée seule», martèle Mgr Hollerich, qui plaide pour la mise en place de corridors humanitaires, sur l’exemple de Sant’Egidio, pour libérer Lesbos. «Pourquoi ne pas faire des corridors humanitaires entre différents diocèses en Europe, entre différentes paroisses, et pourquoi pas le faire ensemble avec nos amis orthodoxes», propose ainsi le président de la COMECE.

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10 mai 2019, 12:21