Recherche

Le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles et Président de la Conférence épiscopale de Belgique. Le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles et Président de la Conférence épiscopale de Belgique. 

L'hommage du cardinal De Kesel au cardinal Danneels

L'actuel archevêque de Malines-Bruxelles est très ému suite au décès du cardinal Danneels, dont il fut l'évêque auxiliaire de 2002 à 2010.

Entretien réalisé par Hélène Destombes - Cité du Vatican

Le cardinal Godfried Danneels s’est éteint ce jeudi à l’âge de 85 ans. L’archevêque émérite de Malines-Bruxelles avait été pendant trois décennies une figure emblématique de l’Église belge. Dans son message de condoléances, le Pape François a salué la figure d’un «Pasteur zélé» qui «a servi l’Église avec dévouement non seulement dans son diocèse mais aussi au niveau national comme Président de la Conférence des Évêques de Belgique, tout en étant membre de divers Dicastères Romains».

Le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles et président de la Conférence épiscopale de Belgique, très proche du cardinal Danneels, revient sur son empreinte.

Entretien avec le cardinal De Kesel

«Il faut se rendre compte qu’il est arrivé ici comme archevêque de Malines- Bruxelles dans les années 1980. Ces années-là ont été marquées par un changement fondamental de la société avec toutes les conséquences aussi (que cela impliquait) pour l’Église belge. Donc, il a vécu un temps – c’était après le Concile aussi- de grands changements. Il a été un vrai berger, un vrai pasteur.  Ce n’était pas toujours facile pour lui de faire le bon discernement, de prendre les bonnes décisions pour l’Église. Et d’éviter surtout les extrémismes, il était très soucieux de cela.

Ce n’était pas non plus un homme qui attendait beaucoup de grands changements structurels, c’était plutôt quelqu’un qui nous confrontait toujours avec le cœur même de la foi. C’était un homme très spirituel. D’ailleurs, à la fin, lors d’une de ses dernières interventions publiques, il a dit qu’il aurait aimé devenir moine. Il avait l’âme d’un moine mais bon, il a été pasteur d’une Église et il est devenu le berger de la Belgique.

Il était aussi toujours simple, humble, ce n’était pas un prince de l’Église. Très soucieux aussi pour les personnes. Il était un peu timide. Il ne se mettait pas en avant, mais une fois qu’on était en contact avec lui, une fois qu’on le connaissait, il avait une grande autorité spirituelle et pastorale. C’était ici dans la société une grande personnalité vraiment, avec un rayonnement aussi dans le monde entier et, je crois, dans l’Église universelle.

Juste après sa démission pour raison d’âge, le cardinal Danneels a été meurtri par les scandales d’abus sexuels qui n’ont pas épargné l’Église en Belgique. Comment a-t-il vécu cette période ?

Il a été, après les événements de 2010, attaqué dans la presse. Il a beaucoup souffert. Ça, je sais bien qu’à partir de 2010, il était rare de le voir encore en public. Le moment où il a été, à nouveau, très heureux, c’était il y a six ans en 2013, quand le Pape François a été élu et qu’il était à Rome pour le conclave. Quand il a vu que les cardinaux avaient voté pour le cardinal Bergoglio, à nouveau, il était là. Alors, il a été très heureux. Pour le reste, je pense que c’est un homme qui les dernières années a eu une vie retirée. Il était ici à Malines et je lui ai rendu visite. Il avait encore beaucoup d’amis qui venaient le voir mais il a beaucoup souffert, je crois, en silence. Ca me faisait mal, mal de le voir comme ça.

Qu’est-ce que vous retiendrez principalement du cardinal Danneels ?

J’ai beaucoup travaillé avec lui du temps que j’étais évêque auxiliaire à Bruxelles. Lui était archevêque donc nous on se voyait une fois, deux fois par semaine. Ce que je sais très très bien, c’est que quand j’avais un problème, on décidait ensemble. Une fois qu’on avait pris la décision, j’étais sûr qu’il me défendrait toujours. C’était un soutien et un père. Et, j’avais beaucoup de confiance en lui. Je pouvais toujours compter sur lui. J’ai fait cette expérience-là. C’était pour moi une grande grâce d’avoir été son auxiliaire. Il m’a beaucoup appris. Il m’a fort impressionné personnellement.»

Merci d'avoir lu cet article. Si vous souhaitez rester informé, inscrivez-vous à la lettre d’information en cliquant ici

14 mars 2019, 19:22