Meeting de l'opposition à Valencia, au Venezuela, le 16 mars 2019. Meeting de l'opposition à Valencia, au Venezuela, le 16 mars 2019. 

L’Église inquiète face au chaos grandissant au Venezuela

Après une semaine de coupure, l’électricité est revenu dans la plus grande partie du pays. Mais cette situation a amplifié le chaos et les problèmes d’approvisionnement alimentaire qui affectent 80% de la population.

«La situation de souffrance pour la plus grande partie de la population continue à être grande», a expliqué à l’agence italienne Sir Mgr José Trinidad Fernandez, évêque auxiliaire de Caracas et secrétaire général de la Conférence épiscopale vénézuélienne. «Le black-out dont le pays a souffert est dû à la mauvaise manutention de la plateforme de Guri, le principal générateur d’énergie du pays. Malheureusement, durant le blackout, les générateurs d’urgence n’ont pas toujours fonctionné dans les hôpitaux et il y a eu des victimes. En outre, beaucoup d’aliments ont été perdus en raison de l’arrêt des frigos, aggravant la situation alimentaire déjà précaire du pays», s’attriste-t-il.

Il explique toutefois que l’Église, à travers notamment le réseau de la Caritas, se mobilise pour affronter les urgences, notamment en distribuant des pastilles pour assainir l’eau et éviter les épidémies. «Nous sommes en train d’expérimenter des situations très tragiques, qui vont au-delà du jeu politique», dénonce le vicaire apostolique de Tucupita, Mgr Ernesto Romero. Le peuple «meurt de faim, de soif, de manque de médicaments». D’autres évêques appellent l’armée à se mettre du côté du peuple, et à ouvrir les frontières pour laisser entrer l’aide humanitaire, car «l’agonie de ce peuple est en train de laisser chaque jour des victimes sur son chemin».

Un évêque accuse le gouvernement d’alimenter une «culture de mort», dans cette grave crise hydrique et alimentaire. Les gens «demandent un authentique changement», écrit un autre évêque, quand le vicaire apostolique du Caroni dénonce lui «une répression absurde et honteuse» envers les indigènes, alors que sa région, au sud du pays, vit dans une grande tension en raison de la fermeture de la frontière avec le Brésil.

 

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16 mars 2019, 18:48