Une petite fille migrante dans un bus à Tijuana, le 6 décembre 2018 Une petite fille migrante dans un bus à Tijuana, le 6 décembre 2018 

Tijuana : l’antichambre des migrants en quête d’asile aux États-Unis

La ville mexicaine de Tijuana est confrontée depuis plusieurs semaines à la présence de milliers de migrants latino-américains qui tentent de rejoindre les États-Unis. La cohabitation avec les habitants n’est pas évidente. L’archevêque de Tijuana, Mgr Moreno Barrón, rappelle l’urgence de régler ce problème migratoire et en appelle à la communauté internationale.

Xavier Sartre - Cité du Vatican

Depuis fin octobre, environ 8500 migrants partis de plusieurs pays d’Amérique centrale, sont arrivés dans l’État mexicain de Basse-Californie, et principalement à Tijuana, situé à la frontière avec les États-Unis. Ils sont répartis sur plusieurs sites qui les accueillent dans des conditions qui sont parfois précaires. Cette situation risque de durer plusieurs mois, estime Mgr Moreno Barrón, l’archevêque de la ville. C’est pourquoi l’Église locale, comme dans d’autres villes du Mexique, se mobilise pour apporter un peu d’aide à ces personnes. Environ 2500 repas sont préparés quotidiennement par différentes congrégations religieuses, comme les salésiens. Sans compter le logement et les soins médicaux.

Malgré des tensions initiales avec les habitants de la ville, dont certains ont manifesté contre la présence des migrants, la situation s’est normalisée. Mais pour éviter tout nouveau désordre, l’archevêque estime que le problème de fond doit être affronté. D’où son appel lancé le 9 octobre dernier aux États-Unis et au Mexique pour qu’ils encouragent la création d’emplois dans les pays d’origine des migrants et qu’ils promeuvent des initiatives pour y réduire la misère ou l’insécurité.

Car le nombre de réponses positives de la part de l’administration américaine aux demandes d’asile est très faible. Avant même l’arrivée de la caravane, seul 4 % des demandeurs voyaient leur dossier accepté, explique Mgr Moreno Barrón.

«Les migrants qui demandent l’asile s’inscrivent sur une liste comme ils l’entendent et le gouvernement des États-Unis leur donne l’accès au territoire comme il le veut. Le processus d’acceptation est très lent, et je répète, seuls 4 %, avant même ce fort mouvement migratoire, obtenait l’asile ; tous les autres étaient renvoyés chez eux».

«Certains, poursuit l’archevêque de Tijuana, croyaient aller directement aux États-Unis. Ils n’ont jamais imaginé ce qu’il se passe. Ils ont manqué d’information, ils ont été dupés. Mais je crois que maintenant, ils sont en train d’atterrir dans la réalité et qu’ils bénéficient d’une vaste orientation ici de la part du gouvernement et de l’Église de Tijuana».

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07 décembre 2018, 15:06