Une colombe pour la paix en Ukraine, lancée le 28 janvier 2018 au Vatican par le Pape François et  l'archevêque gréco-catholique de Kiev, Mgr Shevchuk Une colombe pour la paix en Ukraine, lancée le 28 janvier 2018 au Vatican par le Pape François et l'archevêque gréco-catholique de Kiev, Mgr Shevchuk 

Noël: Mgr Shevchuk espère une harmonie restaurée en Ukraine

«Célébrer Noël, c’est être empli de la paix du Ciel et dire ‘non’ à la violence». Dans son message de Noël, l’archevêque majeur gréco-catholique de Kiev et Halych en Ukraine lance un vibrant appel à fidèles pour «triompher de la violence et de la peur dans nos vies personnelles, et sur tous les fronts de cette guerre dont les conséquences nous affecte tous profondément». Sa béatitude Sviatoslav Shevchuk ne passe pas sous silence «l’agression étrangère» à l’Est de l’Ukraine.

Ce lundi, le ciel est la terre sont emplis de la lumière de la joie et de paix. La Création toute entière accueille le Christ, se réjouit l’archevêque majeur de Kiev. Ces derniers jours, en attendant la naissance du Sauveur, «l’humanité entière a espéré, dit-il, l’avènement d’une nouvelle ère dans l’histoire des hommes, un temps nouveau où le Messie, Prince de la paix, va restaurer l’harmonie et les relations humaines et où il abolira toutes formes de violences entre les hommes, pas comme le ferait le vainqueur d’une guerre comme son ancêtre David, mais comme Fils de Dieu, en triomphant de la raison même des guerres et de l’hostilité : le péché humain, ce mal qui est la plus grande défiguration du bonheur paradisiaque».

Dans sa lettre pastorale, sa béatitude Sviatoslav Shevchuk souligne que les hommes, en dépit de leur nature, cherchent inlassablement la paix. Ils ont été créés pour cela par Dieu.

La violence, le comportement des lâches

«La fête d’aujourd’hui proclame que le Christ est le Prince de la paix». Mais ce titre de «Prince» dans la perspective de l’Évangile et tel que l’a montré Jésus, montre bien que «l’autorité divine s’exprime par le service et que le pouvoir divin repose sur l’amour infini, inconditionnel, fervent et sacrificiel du Seigneur pour sa création».

Or, poursuit le dignitaire gréco-catholique, il semble aujourd’hui que «celui qui est puissant est celui qui est capable d’humilier l’autre». Face à la crèche, «nous comprenons peu à peu que la violence est toujours l’argument des faibles qui souhaitent apparaître comme des forts. C’est le comportement des lâches, qui ont peur des autres, peu importe qu’ils soient faibles». Hérode apparaît ainsi comme un «petit lâche», explique sa béatitude Sviatoslav Shevchuk qui s’en prend ainsi avec vigueur contre ceux qui sont «incapables de convaincre» ou de conduire les hommes autrement qu’en adoptant «une stratégie d’agression insidieuse, ou une violence aveugle comme méthode pour assurer son autorité», une méthode d’«impuissant et le faible en esprit».

Défendre la vie, et le bien commun

«Célébrer Noël, c’est être empli de la paix du Ciel et dire ‘non’ à la violence». L’archevêque de Kiev appelle ses fidèles à rejeter toutes formes de violences au sein de leur famille, toute culture de  mort qui conduit à tuer les enfants à naître ou à encourager, «comme on le voit dans d’autres pays», les personnes très malades à mettre fin à leurs jours. «Ne permettons pas la présence d’une violence aveugle physique ou morale dans le champ politique», poursuit-il à quelques mois des élections législatives et de la présidentielle en Ukraine. Il appelle à se ranger du côté de ceux qui ne mettront pas leurs intérêts en premier, et qui défendront la paix.

En union avec les Ukrainiens victimes de la guerre

Sa béatitude Sviatoslav Shevchuk appelle chacun à triompher de la violence et de la peur dans sa vie personnelle «et sur tous les fronts de cette guerre dont les conséquences nous affecte tous profondément». Il invite à triompher « de l’agression étrangère, comme le font ceux qui défendent notre terre natale d’Urkaine dans l’Est, avec le sacrifice de notre amour et en solidarité avec les victimes de cette agression. Il exhorte à prier pour s’accomplisse les mots du prophète Isaïe : « On n’entendra plus parler de violence dans ton pays, de ravages ni de ruines dans tes frontières ».

Le primat gréco-catholique assure de ses pensées et prières, les familles, leur demandant d’annoncer la Bonne Nouvelle aux Ukrainiens exilés, «forcés à la migration» qu’il dit embrasser dans sa lettre, comme tous ceux qui ont été victimes de la guerre, familles de disparus, blessés mais aussi les soldats, «défenseurs de la paix» et les prisonniers de guerre ou de conscience «qui continuent à souffrir» dans leurs «froides prisons».

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24 décembre 2018, 21:04