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RDC: l'évêque de Béni veut une nouvelle stratégie face à l'ADF

Une double menace plane sur la province du Nord-Kivu. Au nord-est de la République démocratique du Congo, outre l’épidémie d’Ebola, jamais ne cessent les incursions, attribuées aux rebelles ougandais de l’Adf, malgré la présence de l’armée et de la Monusco. Après de nouveaux affrontements samedi dernier, l’évêque de Béni-Butembo appelle à réagir

La semaine a commencé par une journée de deuil dans le Nord-Kivu à l’appel de la société civile locale. Samedi 22 septembre, des hommes armés soupçonnés d’être des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées ont fait une nouvelle incursion près de Béni. Dix-sept civils et quatre militaires ont été tués, tandis qu’une centaines de blessés ont été recensés.

Face à la multiplication de telles incursions Mgr Melchisédech Sikuli Paluku appelle l’armée et la mission de l’Onu en RDC, présents sur place, à garantir la paix et la stabilité de la région, et à repenser ainsi leur stratégie contre les rebelles ougandais, rendus responsables de la mort de 1 500 personnes depuis 2014, ainsi que de quelque 800 enlèvements.

«Depuis tant d’années, nous vivons dans un climat d’insécurité indescriptible », déplore l’évêque qui ne comprend pas qu’on laisse tant de vies humaines être tuées «comme des bêtes». Aujourd’hui, rapporte-t-il, de nombreux habitants du Nord-Est de la RDC ont été contraints à abandonner leur maison, leur champ pour mener une vie de misère au sud du pays.

Les habitants de la zone sont en grève générale jusqu'à ce vendredi 28 septembre pour protester contre la nouvelle tuerie.

Ebola

La situation est d’autant plus dramatique que cette zone de violence est le nouveau foyer d’Ebola. Déclarée le 1er août à Mangina, à 35km de Béni, cette dixième épidémie d'Ebola sur le sol congolais a tué 100 personnes. Le diocèse a pris des mesures d'hygiènes drastiques et plaide en faveur des campagnes de vaccinations, mettant en garde contre les discours rassurants de certains politiques.

Après les violences de samedi, l’Organisation mondiale de la santé a suspendu les activités de son centre opérationnel à Béni. Lors d’une conférence de presse, cette semaine, le directeur général adjoint de l'OMS chargé des réponses d'urgence, Peter Salama, s’est inquiété d’une «conjonction optimale de facteurs» menaçant la réponse humanitaire à l'épidémie d'Ebola en RDC, de l’accès au population à l'exploitation de l'épidémie par des candidats aux élections de décembre. Il a également souligné l'inquiétude de l'OMS face au «niveau de résistance et de méfiance des communautés». Certaines personnes refusant d'être soignées dans les unités de traitement «fuient dans les forêts et sur des centaines de kilomètres dans certains cas».

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27 septembre 2018, 18:15