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Soeur Patricia Fox et des militants luttant contre son expulsion, le 3 septembre 2018 devant le Ministère de la Justice à Manille. Soeur Patricia Fox et des militants luttant contre son expulsion, le 3 septembre 2018 devant le Ministère de la Justice à Manille.  

Une missionnaire australienne expulsée des Philippines

La justice philippine demande à soeur Patricia Fox, 71 ans, missionnaire australienne depuis 27 ans dans le pays de quitter le territoire, l'accusant d'être engagée politiquement contre le président Rodrigo Duterte. Son renouvellement de visa vient une nouvelle fois d'être refusé.

Marine Henriot - Cité du Vatican 

Aux Philippines, soeur Patricia Fox est priée de quitter le territoire. Le Bureau d’Immigration philippin a refusé une nouvelle fois jeudi 13 septembre d’étendre son visa de missionnaire. Dans une décision de deux pages, le Bureau d’Immigration s’appuie sur l’ordonnance d’expulsion de la soeur australienne issu le 19 juillet. La justice argue que Patricia Fox a déjà passé 27 ans aux Philippines, alors que selon un accord entre le pays et la conférence des évêques de Philippines, les missionnaires étrangers peuvent résider dix années maximum sur le territoire. 

Si aujourd’hui soeur Fox doit quitter le territoire, c’est qu’elle est accusée d’avoir «rejoint des activités politiques partisanes», violant les «limitations et conditions» de son visa de missionnaire, selon le Bureau d’Immigration, qui lui reproche de s’être rendue dans une manifestation dans la banlieue de Manille. Une manifestation bien loin de la communauté de la soeur détaille la justice philippine, dont le leitmotiv était «question politiques et droit de l’Homme contre le gouvernement». La présence de soeur Patricia Fox dans le pays «engendre un risque pour l'intérêt public» estime désormais la justice, qui a placé la soeur sur la liste noire de étrangers indésirables.

Etouffer l'opposition

Selon Associated Press, Rodrigo Duterte lui-même a soutenu les efforts du Bureau d’Immigration pour expulser la coordinatrice de 71 ans. Le président Rodrigo Duterte et son gouvernement sont accusés par des observateurs et une frange de la population d’étouffer les dissidents et mener une guerre brutale contre les narcotrafiquants.

Mardi 28 août, des activistes et les familles de huit victimes de la lutte contre le trafic de drogues ont porté plainte devant la Cour pénale internationale (CPI) contre le président, l’accusant de crimes contre l’humanité. Rodrigo Duterte avait fait de la lutte contre le trafic de drogues un axe de sa campagne présidentielle il y a deux ans, promettant d’abattre des dizaines de milliers de délinquants. D’après les statistiques officielles du pays, plus de 4 400 personnes ont été tuées par la police depuis l’arrivée au pouvoir de Rodrigo Duterte en juin 2016.

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17 septembre 2018, 12:23