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Le père Paolo dall'Oglio a été enlevé en Syrie en 2013. Le père Paolo dall'Oglio a été enlevé en Syrie en 2013. 

À Mar Moussa, l'esprit du père Paolo dall’Oglio continue à souffler

Aucun signe de vie du jésuite italien n’a été transmis depuis juillet 2013, mais la communauté de Mar Moussa continue à œuvrer pour le dialogue entre chrétiens et musulmans.

Entretien réalisé par Marie Duhamel - Cité du Vatican

Le 28 juillet 2013, le jésuite italien Paolo dall’Oglio disparaissait. Il n’est jamais revenu de la ville de Raqqa, place forte des djihadistes au nord de la Syrie, où s’était rendu avec le souhait de rencontrer le chef de l’État islamique, le “calife” Abu Bakr al-Baghdadi, pour négocier, semble-t-il, la libération d’otages. Des rumeurs font état de son exécution immédiate, mais elles n’ont jamais pu être confirmées de façon certaine. Certains estiment au contraire qu’il pourrait toujours être en vie.

Né en 1954, Paolo dall’Oglio avait été ordonné prêtre en 1984 à Mar Moussa, après des études d’arabe et d’islamologie au Liban puis en Syrie. Il avait choisi de refonder à Mar Moussa une communauté monastique catholique de rite syriaque, dans ce sanctuaire situé dans les environs de la ville d’al-Nabk, à 80km au nord de Damas. Ce lieu fut rapidement entouré d’un grand rayonnement intellectuel et spirituel, et permit de développer de nombreuses amitiés entre chrétiens et musulmans. Mais la guerre civile fragilisera cette position. Engagé en faveur de l’opposition dès le début des manifestations en 2011, Paolo dall’Oglio sera expulsé par le gouvernement en juin 2012, avant de revenir clandestinement l’année suivante, en zone rebelle, jusqu’à sa disparition en juillet 2013.

Mais même en son absence, le monastère qu’il avait fondé a poursuivi ses activités. Ils ont actuellement cinq membres de la communauté à Mar Moussa, trois à Cori, dans le sud de Rome, et un au Kurdistan.

Cinq ans après la disparition du père Paolo, Marie Duhamel a pu recueillir le témoignage du frère Jihad Youssef, un des moines de Mar Moussa. Il nous parle de la place de l’homme dans son cœur, de l’héritage laissé par ce prêtre «inquiet, toujours à la recherche de Dieu», ce bon géant capable de se mettre en colère mais d’une grande douceur et capacité d’écoute. Il revient également sur les missions actuelles de sa communauté.

Entretien avec le frère Jihad Youssef

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29 juillet 2018, 16:02